Le rond-point et les camions, la mésentente en série
Du temps du crime. Retour sur une série malheureuse, à l’été 2005. À se demander si, au rond-point des Auges, les accidents n’étaient pas faits pour s’enfiler comme des perles : des poids-lourds ou leur chargement y sont tombés trois fois en deux mois. Pile au même niveau du giratoire.
Quand ça ne veut pas rire… Accident d’un camion le 5 juillet 2005 au rond-point des Auges, accident d’un autre le 27 juillet… au même endroit… et rebelote le 22 août, sachant que le poids-lourd restera cette fois debout, à l’inverse de ses frères de peine. Total, tour à tour, c’est du colza qui se retrouve par terre aux côtés de son camion, puis des bouchons de luzerne, le long du flanc du sien, avant que des caisses de pièces métalliques endurent le même sort, au pied d’un poids-lourd qui est cette fois resté à l’endroit. À chaque fois, le renversement s’est opéré dans la dernière portion du giratoire -au niveau du quart dont on se détache pour filer vers Vesoul. Un cadre de la direction départementale de l’équipement (DDE) veut bien avancer ses explications. Un, entre les camions et les ronds-points, l’entente est historiquement complexe ; Deux, entre les chauffeurs redoutent les devers, qui servent à évacuer les eaux en dehors du giratoire et de conclure : il faut les aborder à tout petits tours de roue. De son côté, le numéro Deux de la compagnie de gendarmerie de Langres s’en tient aux faits : dans cette déconcertante série, la vitesse pourrait avoir eu son rôle dans un seul des trois accidents. En tout cas, de son point de vue, une seule cause ne suffira pas à expliquer cet enchaînement fâcheux. Il y a ainsi la météo, qui pèse aussi, et la manière dont le chargement est arrimé, et l’état des pneus des camions, et celui de la chaussée… Mais, au fait, le rond-point lui-même, pourrait-il être compté dans les facteurs de risque ? Pourrait-il comporter un défaut susceptible de faire tomber les poids-lourds ? Hep hep, trois accidents de rang n’égalent pas infrastructure défaillante, sursaute le cadre de la DDE. Reste qu’il se produit ici comme le surgissement d’une vague, du fait d’une petite pente, située presqu’à l’entrée de la dernière portion de ce giratoire en quatre quarts, précisément où le devers joue déjà des tours. La DDE décide d’y réfléchir, sur épluchage des procès-verbaux des trois accidents. En revanche, au panier, l’idée d’observateurs qui se demandent si un panneau d’avertissement avant le rond-point ne serait pas utile : trop de signalisation tue la signalisation, selon le responsable DDE.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr