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Le retour des chevaux dans les bois de Louvières

Dans les bois de Louvières, l’ONF a fait appel à des chevaux pour planter des sapins.

Pendant une semaine, une parcelle de forêt du syndicat intercommunal de gestion forestière (SIGF) du Pays nogentais a attiré de nombreux regards. A Louvières, l’ONF a décidé de remplacer les traditionnels engins forestiers par quatre chevaux de trait.

Dans les années 70, un marais tufeux, connu de Bernard Didier, auteur d’un ouvrage sur lequel est cité ce marais, existait bel et bien au bois des Joncs à Louvières (près de Nogent). De nombreuses espèces végétales y étaient répertoriées comme la linaigrette à feuilles larges, la laiche davalle ou bien encore la gentiane des marais et l’orchis incarnat. Mais dans les années 90, l’homme est passé par là en créant une route forestière coupant l’alimentation d’eau du marais. Des opérations de drainage ont fini par transformer l’ancienne friche en plantation d’aulnes.
Aujourd’hui comme l’explique Julien Valentin, agent forestier, «l’objectif est de couper certains de ces arbres devenus gênants, enlever l’herbe du marais avant de revoir l’alimentation en eau pour à nouveau la bloquer et retrouver ce marais et sa faune». Ce lieu reste malgré tout humide, par endroits, l’accès reste très difficile, le choix du cheval est devenu une évidence. David et Claire sont donc venus du Jura avec leurs deux ardennais, Arko et Orage, rejoints par François, bûcheron-grimpeur-élagueur de l’Hérault, et Jean-Luc de la Loire-Atlantique avec Brad et Pit, deux traits du Nord.

Un travail d’équipe

Un meneur pour les chevaux, un bûcheron, «ici chacun peut prendre la place de l’autre. Le bûcheron fait partie intégrante de l’équipe, nous avons pris l’habitude de travailler ensemble, c’est indispensable pour réaliser au mieux notre chantier. Nous menons au cordeau, on parle le même langage», explique Claire Subtil qui vit avec passion sa reconversion professionnelle depuis onze ans.
Sur ce chantier mené à Louvières, trois bûcherons et deux meneurs sortent toutes les longueurs de bois pour les ramener sur le plat et les découper ensuite. «Il s’agit aussi d’une opération sylvicole puisque nous avons fait le choix d’enlever des arbres qui gênaient plutôt que des arbres de valeur. Certaines longueurs partiront au Luxembourg pour de la pâte à papier, le reste sera vendu», précise l’agent ONF.

Appelés pour intervenir dans les zones sensibles, protégées, avec des pentes, des mouillères, les chevaux calmes et puissants, développent des qualités de souplesse, d’adaptation et de précision. Ils peuvent tirer des arbres allant jusqu’à 3-5 m de diamètre avec un fardier. Légère et maniable, l’énergie animale aura fait de nouveau ses preuves en silence. Rentabilité et/ou qualité, à chaque chantier ses spécificités.

De notre correspondante Maryline Alzingre

 

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