Le regard de Pascale Krebs sur les finances de l’Agglo
INTERCOMMUNALITÉ. Un peu moins d’un mois après le vote plutôt expéditif du budget primitif 2023 de l’Agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise, Pascale Krebs, élue bragarde d’opposition, revient sur des méthodes qui interpellent.
C’était un conseil pas comme les autres. Lundi 20 mars, les élus du Conseil d’Agglomération Saint-Dizier Der et Blaise planchaient sur le budget primitif. Entre autres gros dossiers, sans son président Quentin Brière, souffrant, et après un long prélude lié à l’actualité : l’intersyndicale prenait ce soir-là la parole pour expliquer à nouveau sa position vis-à-vis de la réforme des retraites.
« La somme de 6,9 M € dans la catégorie « autres » ! »
Cette atmosphère particulière a eu pour incidence le vote rapide de plusieurs délibérations importantes, avec pour seule véritable réaction celle de Pascale Krebs, de l’opposition municipale bragarde. Dans les recettes de fonctionnement par chapitre, « on voit la somme 6,9 M€ dans la catégorie « autres ». Pour une telle somme, on aimerait bien savoir de quoi il s’agit ! » Un montant qui correspond en réalité à ce que l’Etat verse en compensation de la taxe d’habitation supprimée, expliquera à l’espace Cœur de ville le vice-président en charge des Finances, Laurent Gouverneur.
« On vote suivant ses convictions, sinon… »
Mais le terme prête à confusion. « Quand il y a une grosse somme et qu’il est marqué « autres » ou « divers », soit on ne sait pas quoi mettre, soit on ne veut pas que les gens sachent », estime Pascale Krebs. Dans les tableaux, l’élue remarque trop de transferts entre les budgets annexes et le budget primitif. « Chaque budget annexe doit avoir sa propre vie, le primitif n’a pas vocation à l’alimenter. » Les yeux sur le tableau « dépenses et investissement » du budget primitif 2023, Pascale Krebs s’arrache les cheveux : Plus de 2 M€ justifiés au centre-ville de Saint-Dizier par la mention « étude, MOE (maître d’œuvre, ndlr), travaux ». « Mais lesquels ? » Plus haut, 250 000 € pour le recrutement d’un MO (maître d’ouvrage, ndlr) et concours d’architecte. « Pourquoi faire ? » Le chantier « Cœur de ville » dans les deux cas, mais un manque de précision qui alerte.
Une illustration parmi plusieurs autres qui interpellent sur la rapidité avec laquelle sont votées les grosses sommes en séance plénière. C’est bien ce que reproche l’ancienne adjointe aux Finances de Saint-Dizier : « Les questions, on peut toujours les poser, on n’a jamais de réponse. En commission des finances, on a un truc synthétique. Tu ne peux pas te plonger pleinement dans un document financier complet, quand tu vois le « pavé » et les budgets annexes que tu récupères seulement trois ou quatre jours plus tôt… »
Pascale Krebs s’inquiète en outre que ses confrères « n’osent pas » prendre la parole ou apporter quelques contradictions. « On vote suivant ses convictions, sinon il faut faire autre chose ! »
N. F.
« Faire un geste quand on le peut »
Si les taux de taxe n’ont pas bougé cette année, l’élue avait émis le souhait que la collectivité donne un coup de pouce aux administrés, dans la mesure où l’intercommunalité a reçu entre 700 000 et 800 000 € de recettes supplémentaires de l’Etat au titre de la taxe foncière. « On sait que pour les familles, c’est compliqué, on aurait pu baisser ce taux, il y avait une marge de manœuvre et le contexte appelait ça. Quand on voit ne serait-ce qu’a Saint-Dizier l’augmentation de l’eau de 25 %. A un moment donné, il faut faire un geste, surtout quand on peut le faire. » Autre remarque concernant le budget primitif 2023, d’environ 17 M€, « seulement 31 % de subventions ont été trouvées, alors que la Ville (de Saint-Dizier) et l’Agglo ont cette capacité d’aller en chercher. Là, ça ne fait qu’aggraver nos finances. »