Le radar « privé » flashe jusqu’à 2 000 fois par mois
Institué fin 2021 en Région Grand Est, le principe – contestable – des radars « privés » – un appareil installé dans une voiture lambda – n’a pas fini de faire couler de l’encre. Contestable, car en confiant par appel d’offre à des sociétés cette mission qui fait partie de ses prérogatives, l’Etat a ouvert la voie à une « course au flash » lucrative non dénuée de dangers. Durant l’année 2023, la presse quotidienne régionale a relevé par exemple quatre accidents de la circulation provoqués par ces véhicules anonymes, ou cité le témoignage d’anciens chauffeurs dénonçant de nombreuses entorses aux règles de sécurité (pneus lisses, défaut d’assurance, etc.)
Plus de 10 000 flashes en neuf mois
En Haute-Marne comme dans le Grand Est, c’est la société Mobiom, spécialisée dans la « mobilité pilotée », qui a obtenu le marché en décembre 2021. Un seul véhicule sillonne-t-il les routes du département ? C’est ce que croit savoir un site d’automobilistes spécialisé dans le pistage de ces radars « privés ». Quoi qu’il en soit, l’appareil est plutôt efficace. Entre janvier et septembre 2023 (ensuite, les chiffres font défaut*), la voiture radar a flashé à plus de 10 000 reprises dans le département. Dont près de 2 000 fois rien qu’en septembre. Un Haut-Marnais roulant régulièrement entre Chaumont et Langres a déjà croisé sa route. Déplorant, au passage, une méthode sournoise employée par cette voiture : celle de circuler à vitesse légèrement plus réduite que celle qui est autorisée, histoire d’inciter l’automobiliste qui suit à entreprendre un doublement. Conséquence : un flash.
L. F.
Source : bulletins mensuels de la sécurité routière, préfecture de la Haute-Marne.