Le qi gong thérapeutique de Guo Lin
Branche de la médecine traditionnelle chinoise, le Guo Lin qi gong accompagne la médecine conventionnelle dans le traitement des cancers et des maladies chroniques. La pratique s’adresse également aux personnes en bonne santé, à titre préventif. Découverte à Chaumont.
« Quand nous sommes malades ou en mauvaise santé, nous sommes davantage anxieux et notre santé vitale n’est pas optimum. L’objectif du qi gong thérapeutique, également dit le Guo Lin qi gong, est de renforcer l’énergie vitale pour éteindre l’énergie toxique de la maladie. Grâce à des exercices de marche et de respiration, la pratique aide à retrouver le calme mental et la détente du corps », soutient Pascale Dubreuil, professeure certifiée de qi gong.
Depuis cet automne, l’association dont elle est présidente, l’Atelier des arts énergétiques, propose des séances de Guo Lin qi gong les samedis, à la Maison des associations de Chaumont. Cette discipline adapte la pratique du qi gong, branche de la médecine traditionnelle chinoise.
Respirer « comme le vent »
« La pratique du Guo Lin qi gong soutient les traitements conventionnels d’oncologie ou de maladies chroniques. Elle améliore les fonctions immunitaires, réduit la fatigue, stimule l’appétit, soulage la douleur, améliore le sommeil et renforce le corps. Ces bénéfices sont également bons pour les personnes en bonne santé, à titre préventif », explique Pascale Dubreuil.
Le Guo Lin qi gong propose des marches adaptées aux pathologies et à leurs expressions. Pour ce faire, Pascale Dubreuil recourt à des « pratiques auxiliaires comme l’automassage et l’utilisation du son ». Le travail est réalisé en salle, mais aussi en extérieur. « L’idée de la méthode est d’absorber davantage d’air qu’à la normale afin d’oxygéner toutes les cellules », explique Pascale Dubreuil. Qui ajoute : « Un autre objectif est d’éliminer les toxines et faire circuler le sang et l’énergie ».
L’un des changements principaux avec le qi gong traditionnel est la respiration appelée « comme le vent », qui se réalise en prenant deux temps d’inspire et un temps d’expire. « Une suroxygénation est générée par cette respiration très particulière utilisée pendant les marches. Dans les cas de cancers, l’apport d’oxygène permet de réduire l’hypoxie, un déficit d’oxygène intra tumoral crée par la multiplication cellulaire qui freine l’efficacité des traitements conventionnels », explique Pascale Dubreuil.
La légende de Guo Lin
Le qi gong thérapeutique a été popularisé par Guo Lin (1909 – 1984), une artiste-peintre chinoise. Elle a commencé l’apprentissage du qi gong quand elle avait 8 ans, avec son père taoïste. Lorsqu’elle a une trentaine d’années, elle développe une forme de cancer de l’utérus avec des métastases à la vessie.
Comme le qi gong traditionnel n’empêchait pas la progression de la maladie, elle a mis au point une nouvelle forme de qi gong qui l’a aidé à se ressourcer face à sa maladie et l’accompagna dans ses traitements. Cette pratique a permis à Guo Lin d’exploiter pleinement « son potentiel d’auto-guérison » et ainsi de prolonger son espérance de vie.
Après six opérations, Guo Lin finit par combattre son cancer. Une rémission qu’elle affirmera en partie due qi gong thérapeutique, dont elle lance l’enseignement au grand public en 1971. En France, les prémisses de la création de l’association GRACE a introduit le technique Guo Lin depuis 2016. L’objectif de l’association est d’accompagner, en complément des traitements de médecine conventionnelle, les personnes atteintes de cancers et de maladies chroniques à améliorer leur qualité de vie en pratiquant le qi gong.
Julia Guinamard
Le qi gong, quèsaco ?
En chinois, « qi » signifie « énergie » et « gong » exercice. Mis bout-à-bout, le terme désigne la maitrise et le travail de l’énergie qui s’exercent en nous. La pratique associe le corps et l’esprit, en impliquant des postures et des mouvements doux, une concentration mentale et une maîtrise de la respiration. Le principe est de préserver et renforcer le « zheng qi », l’énergie « véritable » afin d’éliminer le « xie qi », l’énergie « toxique » qui perturbe la santé, l’équilibre et l’épanouissement.
Pratique certifiée
Les cours de Guo Lin qi gong de l’Atelier des arts énergétiques sont dispensés dans le cadre d’une certification avec l’association GRACE. Celle-ci a été créée en 2018 par le Centre intégré de la médecine chinoise de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Le praticiens membres de l’association, dont Pascale Dubreuil fait partie, participent à des réunions mensuelles afin d’assurer la qualité de enseignements. GRACE organise également des stages qui seront proposés aux adhérents de l’Atelier des arts énergétiques.