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Le p’tit gars de Chalindrey Damien Thévenot assure la première matinale TV nationale sur France 2

Depuis août dernier, Damien Thévenot forme, avec Maya Lauqué, le duo d’animateurs de la première matinale télé nationale, l’émission Télématin, sur France 2. Fondu de petit écran depuis tout petit, il revendique une réussite due à son seul mérite. Fier d’être Haut-Marnais, d’avoir grandi à Chalindrey près de Langres, fier d’être « un p’tit gars de province », il s’applique à promouvoir les terres éloignées de Paris.

Damien Thévenot dans sa chambre dans la maison familiale de Haute-Marne : l’aventure télé est encore dans sa tête… (DR)

« Tout petit déjà, je passais ma tête dans un carton pour improviser une lucarne, et je présentais des JT à mes parents ». À l’heure où les gamins rêvent de devenir footballeur ou sapeur-pompier, Damien Thévenot est assez persuadé qu’il fera de la télévision pour se mettre en situation dans le garage de la maison familiale. Sauf qu’en grandissant, la réalité, réputée pour cogner, s’impose, alors merci de couler la fantaisie sous le tapis et de choisir de vraies études. Damien décroche son entrée à Sciences Po Strasbourg, et le voilà qui verse dans l’économie, et via son sous-chapitre le plus âpre : les finances. L’étudiant s’en débrouille brillamment. Au point de se spécialiser dans les politiques monétaires européennes. Reste que, « sans vouloir trahir la confiance de (son) directeur de mémoire », Damien sait qu’il ne se fabriquera pas son métier dans le bois de ces études-là. « Honnêtement, je ne me voyais pas économiste ». Il commence d’ailleurs à mal tourner puisqu’il intègre l’école de journalisme de Strasbourg -le centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ). Avec une idée derrière la tête par-dessus le marché : c’est dans la section TV qu’il s’engage. Pour en ressortir stagiaire au sein d’une grosse chaîne de télévision nationale. Il faut questionner Damien Thévenot pour qu’il convienne qu’il devait en effet être bien classé. « Premier ou deuxième, je ne sais plus ». En tout état de cause, ce stage récompense le duo de tête de la promotion. Ses bénéficiaires ont le choix entre TF1 et France 2, et c’est pour la chaîne publique qu’il opte.

« Je suis fier, je n’avais aucun contact à la télévision »

« Moi, d’emblée, je suis fier, je n’avais aucun contact à la télévision ». Damien Thévenot doit son entrée dans les murs de la chaîne du service public à son seul mérite, c’est son travail et rien que son travail qui lui ouvre les portes. Le jeune journaliste se retrouve à couvrir la grève de 1998 des pilotes d’Air France, un mouvement dur et qui s’éternise. « Avec Anne-Élisabeth Lemoine, nous passions notre temps à attendre la fin des AG, qui se succédaient… ». Damien découvre le poids de la patience dans ce métier. Avant de mesurer celui du hasard, qui l’expédie tout à trac au salon de l’agriculture. Damien ouvre son reportage en tendant le micro… aux cochons, qu’il interviewe. L’affaire dure une poignée de secondes, le temps d’une accroche, il hameçonne les téléspectateurs par une espièglerie. Rentré à la rédaction, il apprend que William Lemeyrgie demande à le voir. Moment de perplexité, le patron ne rencontre pas ses collaborateurs pour rien. « Jeune homme, vous êtes sympa ». Le patron a goûté l’ouverture décalée de Damien, et il lui dit qu’il le voit très bien dans la nouvelle émission qu’il va produire -C’est au programme, avec Sophie Davant. A-t-il des passions ? « Cinéma, culture en général ». Le plan de William Leymergie est aussitôt ficelé. « Vous attaquez en septembre, vous serez chroniqueur culture ». Damien Thévenot est cette fois dans la cour des émissions qui comptent. Il n’en sortira plus.

« Je revendique mon côté « Petit gars de province » »

Après avoir défilé avec la fanfare municipale de Chalindrey, pause photo pour Damien et son filleul (DR)

« Je suis fier d’être Haut-Marnais ». Oui, les jeunes gens de la France des territoires (©Jean Castex) peuvent convaincre la stratosphère parisienne sans la recommandation de quiconque, Damien en est sûr car il en a fait la démonstration. « S’il y a fracture entre la capitale et la province, ce que pour ma part je ne ressens pas, le Covid l’a beaucoup refermée. Aujourd’hui, il y a plus de gens qui aspirent à retourner dans cette France des territoires ». Damien n’en est pas, il « (s)’éclate à Paris »… d’où il affectionne l’évocation des ces terres lointaines. Maintenant qu’il a encore gravi un échelon, en assurant sur France 2, en duo avec Maya Lauqué, le pilotage de l’émission Télématin les vendredi, samedi et dimanche, il s’applique à promouvoir ces terres-là, en dressant une liste d’idées de sorties pour leurs habitants dans « l’agenda du week-end ». La ligne éditoriale de Télématin s’appuie sur la bonne humeur de ses animateurs. Et si, un jour, Damien se levait contrarié ? Impossible, tranche-t-il. Déjà, il va de soi qu’il s’interdit les dîners en ville qui mordent inévitablement sur le temps de sommeil, à tout le moins. « Quand, à 3h30, le réveil sonne, je suis toujours content de me lever ». Se sentir charge d’âmes remise de potentiels tourments. « Le monde est triste, n’est-ce pas, on essaie donc de trouver des fenêtres de tir pour que les téléspectateurs puissent s’en échapper ». La ligne éditoriale de Télématin tient aussi à la ressemblance du format avec le public, Damien l’incarne-t-il ? « Nous sommes plusieurs animateurs dont les racines ont pris loin de Paris, donc la réponse est oui… et je revendique mon côté « Petit gars de province ». Mais la ressemblance que nous cultivons s’exprime avant tout en parlant aux gens de leurs préoccupations, de leurs inclinations -pour leur chanteur préféré par exemple ». En tout état de cause, l’audience de l’émission plie le débat sur la pertinence de ce choix. « Il cautionne notre différence, qui revient finalement à avoir à cœur de parler aux gens. Télématin est la première matinale télé de France ».

« Le direct, ça fait monter l’adrénaline »

Maya Lauqué et Damien Thévenot, le duo de Télématin week-end, diffusé du vendredi au dimanche (©Patrick Fouque / FTV)

« Oui, le direct est un exercice difficile… mais, pour ma part, je n’ai jamais fait que ça ». La spontanéité qu’il induit est un ingrédient qui entre encore dans la ligne éditoriale de la matinale de France 2. « Bien sûr qu’il m’arrive de réaliser que je perds le fil de la phrase que j’ai commencée, de me demander comment je vais pouvoir atterrir… ». Et alors ? Damien a admiré Pierre Tchernia, « un vieux papa de la télévision », et il s’est approprié une de ses maximes. « Il faut toujours être sincère avec les téléspectateurs ». En pratique, en cas de trou d’air à l’antenne, Maya le chahute, et le copain en détresse se récupère. « On tient à constituer une bande, à former une grande famille, c’est l’esprit de l’émission ». Car Télématin a pris un nouveau souffle. Quand sa conception était jusqu’alors précisément « très figée ». Alors, certes, « ça bouscule un peu les téléspectateurs, mais on les accompagne… et les chiffres sont là ». Damien insiste, le direct, il ne peut pas faire sans. « Ça fait monter l’adrénaline ». Un phénomène qui tend une passerelle entre son métier de journaliste animateur et celui d’artiste. Une fois dans l’arène du studio, le Top départ lancé dans son oreillette a beaucoup à voir avec les trois coups qu’on frappe sur la scène, avant une représentation théâtrale.

« À Chalindrey, les gens se sont mis à me vouvoyer »

Et il faudrait qu’au pays, les gens qui ont connu le marmot Damien se mettent à le vouvoyer ? (DR)

« Quand je viens à Chalindrey, à chaque fois, ça me fait bizarre, les gens qui m’ont connu minot se mettent à me vouvoyer parce qu’ils me voient à la télé ». Pour le coup, ils vexeraient presque Damien, le p’tit gars du coin qui n’imagine pas en être exclu, il ne lui a pas échappé que les révérences marquent également une mise à distance. Et puis… qui fait régulièrement des clins d’oeil météo à la Haute-Marne, avec la complicité de Nathalie Rihouet, sinon leur gamin ? Qui, plus globalement, promeut la défense des paysages et du patrimoine des territoires ruraux -et, jusqu’à preuve du contraire, doute que les éoliennes puissent les piqueter avantageusement, par exemple ? « Sur ce sujet, je suis un petit Stéphane Bern » -un ami, au demeurant. Qui a plaisir, quand il rentre à la maison, à retrouver les marqueurs de son enfance ?… Et Le Journal de la Haute-Marne chez ses parents en fait partie. « Le JHM, c’est ma madeleine de Proust ». Alors, les gens du pays, c’est reparti pour le tutoiement du petit trompettiste de la fanfare municipale de Chalindrey, même s’il a réussi à la télé à Paris ?

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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