Le procès aura-t-il lieu ?
Cour d’assises. Simple et court report du début des débats ou renvoi ? Ouvert le mardi 22 février 2022 au matin, le procès de Hadj Boutitaou a rapidement été interrompu en raison de l’état de santé de l’accusé. Agé de 28 ans, hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières semaines, l’accusé souffre de diabète. A l’heure de décliner identité, lieu de naissance, adresse et situation familiale, le jeune homme semblait soucieux et impatient de livrer ses explications à la cour suite au tirage au sort des jurés. Cinq hommes et une femme rapidement informés par madame le président Podevin d’une brusque dégradation de l’état de santé de l’accusé, alerté par un dispositif de contrôle d’une soudaine et dangereuse hausse de son taux de glycémie. Une équipe du Service d’aide médicale urgente (Samu) a rapidement été dépêchée sur les lieux. L’état de santé de l’accusé a motivé, en fin de matinée, son évacuation vers le Centre hospitalier de Chaumont.
A 14 h, madame le président Podevin, dans l’attente d’éléments sur l’état de santé de Hadj Boutitaou, fit état d’un report des débats. Le procès pourrait ainsi réellement débuter ce mercredi 23 février 2022, à 9 h. Dans le cas où l’accusé ne serait pas en état de comparaître, un renvoi pourrait être ordonné.
A court ou moyen termes, Hadj Boutitaou, présumé innocent, est appelé à répondre des accusations de « viol en récidive et agression sexuelle en récidive commis le 5 octobre 2018 à Saint-Dizier ». Le jeune homme est accusé d’avoir abusé d’une femme récemment sortie de détention et accueillie dans un foyer, à l’époque des faits. L’accusé aurait contraint la jeune femme, « en état d’ivresse », à lui prodiguer une fellation et à le masturber.
Après avoir contesté la moindre relation, confronté à la découverte de son sperme sur un vêtement, le Bragard a reconnu avoir eu une rapport sexuel consenti, sans pénétration buccale, avec la plaignante. Placé pendant douze mois en détention provisoire, le Bragard conteste vigoureusement la moindre agression. Au regard de la position de son client et des éléments figurant au dossier, Me Alfonso plaidera l’acquittement de son client. Dans les heures à venir ou dans quelques mois.
Le semblant d’ouverture de ce procès a également été marqué par l’absence de la plaignante, « en raison de difficultés économiques ». La jeune femme n’a pas veillé à profiter de différents dispositifs lui permettant d’être représentée par un avocat. Me Tribolet, dans l’attente d’un mandat effectif, pourrait, sur-le-champ, s’emparer du dossier et représenter la partie civile. La cour pourrait enfin avoir recours à la visioconférence afin de permettre à la jeune femme de s’exprimer.
T. Bo.