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Le prix de l’électricité plombe les ménages les plus modestes de Chaumont

L’augmentation du prix de l’électricité officialisée le 1er février aura un impact direct sur le budget des ménages les plus modestes. Victime de la précarité énergétique, ils voient leur “reste à vivre” diminuer encore. Explications.

Après une hausse de 4,5 % en 2020, les tarifs réglementés de l’électricité ont encore augmenté de 1,6 % lundi dernier. La Commission de régulation de l’énergie, avec l’accord du gouvernement, justifie ce choix par une hausse des coûts d’acheminement et un entretien retardé des centrales nucléaires du fait de la crise sanitaire.

Résultat : pour un consommateur “moyen” chaumontais qui paie 1 000 € d’électricité, la facture s’alourdira de 16 € par an en moyenne après avoir déjà prix 45 € l’an dernier. En ajoutant les relèvements déjà annoncés, 2021 se conclura également par une hausse d’une cinquantaine d’euros.

Les premières victimes de cette forte augmentation sont, évidemment, les ménages modestes. Comme l’affirment les représentants du Secours populaire et du Secours catholique, la précarité énergétique est devenue une réalité à Chaumont et dans les contrées rurales qui l’entourent. Elle ne cesse de s’amplifier.

Au Secours catholique, Anne-Fleur Clouard note ces difficultés d’année en année avec, en 2020, une augmentation de 12 % des demandes liées à l’énergie. Pour elle, cette dernière augmentation et celles programmées aggravent la situation avec « un impact direct sur les budgets et de plus nombreux cas d’endettement ».

Au Secours catholique, désormais, 9 % des aides directes sont consacrées à l’énergie. Or, la mission première de l’association n’était pas dans ce domaine. Anne-Fleur Clouard le dit : « il y a de quoi se poser des questions sur les aides apportées à ce sujet ».

Précarité énergétique

Au Secours populaire, Pascal Dehaese, son secrétaire général, explique que des personnes en situation de précarité bénéficient de tarifs de l’électricité particuliers. Mais, la plupart n’en bénéficieront pas et généralement, du fait qu’ils n’en ont pas connaissance.

Il détaille des cas fréquents de personnes qui louent des logements locatifs privés qui sont de véritables « passoires thermiques ». Il pense aussi au radiateur électrique qui ressemble à des grille-pain. De fait, Pascal Dehaese trouve cette augmentation considérable avec des familles ou des personnes seules qui paient 150 €/mois d’électricité. Or, pour elles, l’augmentation de 4 ou 5 € correspond au budget d’une journée pour se nourrir.

Françoise Grataroli, toujours pour le Secours populaire, explique que le reste à vivre « en prend un coup » avec des ménages avec moins de 10 € par jour et par personne. Pour elle, cette augmentation « aggrave la situation financière des personnes en extrême précarité ». Elle pense notamment au contexte actuel de chômage partiel mais aussi aux augmentations futures comme celle du prix du gaz. Clairement, les impayés se multiplient et les familles se retrouvent dans une impasse.

Le Secours populaire rappelle que 45 % des bénéficiaires sont des personnes seules ou des familles monoparentales et que, certains, font le choix de ne plus se chauffer. Hier, à l’entrée de l’antenne de Chaumont, certaines en témoignaient avec le devoir de surveiller la moindre utilisation d’appareils électriques ou de se laver à l’eau froide.

Pascal Dehaese rappelle aussi que la précarité énergétique touche particulièrement la ruralité avec des logements inadaptés voire vétustes. Il résume : « cette hausse du prix de l’électricité frappe en particulier les plus fragiles qui n’ont pas accès aux logements sociaux ». Il pense aux ruraux.

Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr

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