Le principe de réalité – L’édito de Patrice Chabanet
Le principe de réalité – L’édito de Patrice Chabanet
L’attentat de New York ne fait qu’allonger la liste des crimes du terrorisme islamiste. A quelques encablures de ce qui fut les Twin Towers, Daech a voulu démontrer que lui aussi pouvait frapper la première puissance du monde. Fort heureusement le bilan n’a rien à voir avec l’attaque d’al-Qaïda menée le 11 septembre 2001. Mais le symbole est là. Défait sur le terrain, l’Etat islamique a conservé sa capacité de nuisance en Europe et en Amérique. Force est d’admettre ce principe de réalité. Il y aura toujours des trous dans le filet sécuritaire : le terrorisme low cost est en mutation permanente. En l’occurrence, il aura suffi d’un pick-up et de deux armes factices pour semer la mort et la panique. Pourtant, le quartier était hyper sécurisé en raison d’Halloween, sauf que la piste cyclable n’était pas barrée…
Les tweets et les vociférations de Donald Trump ont valeur de constat d’échec pour l’homme qui prétend à l’envi pouvoir terrasser le terrorisme. On se souvient des propos ahurissants qu’il avait tenus après la tuerie du Bataclan, en prétendant que le port d’armes généralisé aurait permis au public de se défendre. Il en est des Etats-Unis, comme des autres nations attaquées sur leur sol. C’est en amont que la lutte contre le terrorisme doit être renforcée, un travail de longue haleine qui implique une collaboration sans faille entre tous les services concernés, et ils sont nombreux aux Etats-Unis ! C’est aussi sur le terrain idéologique que le combat doit être mené et dans le jeu des alliances géostratégiques. Les relations privilégiées de l’Administration Trump avec l’Arabie saoudite, foyer du fondamentalisme islamique, demeurent extrêmement ambiguës. Il y a un moment où les intérêts mercantiles doivent céder le pas au principe de sécurité. En fin de compte, l’une des meilleures réponses à apporter à Daech, al-Qaïda et consorts, est celle du peuple new-yorkais. Il a maintenu la cavalcade d’Halloween. Il maintient le marathon de dimanche. Ou comment opposer en temps réel la rage de vivre à la rage de tuer.