Le président Aubertot mis en difficulté à l’intercommunalité
Une dizaine d’élus a ouvertement pris position contre la façon dont l’exécutif de la CCAVM et son président, Laurent Aubertot, gèrent l’intercommunalité. Ils dénoncent une gouvernance déconnectée des réalités et un manque d’écoute.
Le conseil communautaire du 13 avril de la communauté de communes d’Auberive, Vingeanne et Montsaugeonnais (CCAVM) sera très surveillé. En effet, Laurent Aubertot pourrait être mis en difficulté au moment du vote du budget primitif 2023. Cela fait plusieurs mois que l’on entend des délégués se plaindre à mots couverts de la gouvernance de la com-com. Cette fois, ces mêmes délégués parlent et assument leur position. L’article du dimanche 12 mars où Laurent Aubertot évoque les dossiers à venir et la difficulté de boucler le budget a été un catalyseur.
«Une nouvelle fois, Laurent Aubertot remet sur la table la contingence du Sdis qu’il veut redonner aux communes. On a voté par deux fois et par deux fois, cela a été retoqué. Quand c’est non, c’est non. Il y a d’autres points pour faire des économies», lance Patricia Miquée, maire de Verseilles-le-Haut. Cette contingence Sdis est la participation au fonctionnement des pompiers. Cela représente une somme de 280 000 € que la com-com voudrait rétrocéder aux communes.
«Il fallait trouver 300 000 € pour le budget 2022. On a augmenté les impôts. Cette année, il faut trouver 600 000 €. Les bases augmentent de 7 %, la com-com va récupérer environ 300 000 €. Le reste ce serait l’économie de la contingence Sdis», explique Jean-Michel Rabiet, maire de Cusey et conseiller départemental.
Laurent Aubertot dans la tempête
En matière d’économie, les délégués estiment que le coût des travaux à la Maison de Courcelles est trop important. «Au départ, nous étions sur un montant de 800 000 €, c’est passé à 1,2 million d’euros avec l’ancien président. Aujourd’hui, ce sont plus de 2 millions d’euros. Je n’ai rien contre la Maison de Courcelles, mais c’est un peu trop. J’ai l’impression que l’exécutif n’a pas conscience qu’il faut réduire la voilure», avance Jean-Michel Rabiet. «On va faire cotiser les familles pour prendre le bus scolaire», dénonce Patricia Miquée. «On parle d’efforts communs. Nous, on en fait tous les jours mais pas la com-com», tance Kevin Bouly.
Ces délégués pointent du doigt, «des choix peu opportuns». Mais également un manque de rigueur. «Plusieurs subventions ne sont pas encore rentrées dans les caisses de la com-com. Ce ne sont pas des grosses sommes mais, mis bout à bout, cela pèse dans la balance», avance Patricia Miquée.
«On ne veut pas être en opposition. Mais on a juste exprimé le besoin de prévenir les habitants sur la situation de la com-com», affirment-ils.
Reste que Laurent Aubertot est un capitaine dans la tempête aujourd’hui. S’il maintient le cap le naufrage est possible. Le vote du budget 2023 sera déterminant.
Ph. L.