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Le premier Champenois breveté pilote

Officier de cavalerie, le capitaine Burgeat se passionnait pour l’automobile et l’aviation.

HISTOIRE. Le 14 mars 1910, le capitaine de cavalerie Médéric Burgeat, de Chevillon, se mariait. Quelques jours plus tard, il obtenait le 44e brevet de pilote au monde. Retour sur le parcours d’un « faucheur de marguerites ».

Lorsque Médéric Burgeat a commencé à voler, sur monoplan Antoinette, en avril 1909, Louis Blériot n’avait pas encore franchi la Manche. Autant dire que l’enfant de Chevillon, où il est né le 11 novembre 1864, est un des pionniers de l’aéronautique, d’abord vécue comme un loisir par ce cavalier et amateur d’automobile.

Engagé dans la cavalerie en 1884, ce fils de « liquoriste », comme on disait alors, gravit patiemment les échelons de la hiérarchie militaire. Sous-officier en 1886, puis officier six ans plus tard, il sert en Afrique (1888-1891) et en Algérie (1892). Il est lieutenant de cuirassiers, chevalier de la Légion d’honneur depuis 1905, lorsqu’il se pique de vouloir prendre le chemin des airs. Voilà pourquoi il décide d’acheter un Antoinette VI et d’apprendre à le manier avec le célèbre Hubert Latham.

Avant un enfant de Manois

C’est dans la Marne, là où il est en garnison (à Mourmelon), que l’officier effectue ses premiers tours. Vingt-cinq vols entre avril et juillet 1909, période durant laquelle il reste dans les airs pendant une heure cinq minutes.

Quelques semaines après son union, le 14 mars 1910, à Paris, avec Bathilde de Chauveau, pupille de la comtesse Ducos, le capitaine Burgeat passe le 29 mars, à Châlons, son brevet devant les juges de l’Aéro-club de France, les seuls au monde habilités à délivrer le précieux sésame. Le Haut-Marais devient ainsi le 44e citoyen de la planète à l’obtenir, le premier Champenois, le 5 avril 1910, quelques mois avant un autre enfant du département, Georges Collin, de Manois.

Deuil cruel

Son bonheur conjugal sera de courte durée. Son épouse, à qui il avait emprunté le nom pour s’inscrire à un concours aérien – il ne pouvait le faire en tant que militaire – décède à Mourmelon en 1911, à l’âge de 25 ans. Est-ce la conséquence de ce deuil cruel ? On ne retrouvera plus trace, dans la presse, qui en était pourtant friande, des vols du capitaine Burgeat, qui décédera à Paris le 25 mars 1948. Et qui était un membre éminent de l’association des Vieilles tiges, c’est-à-dire des premiers aviateurs français.

L. F.

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