Le potentiel bien-être des savons bio et tout doux
À Prez-sous-Lafauche, Gaëlle Bertuzzi fabrique des savons à partir d’huiles et beurres bio. Pour les colorer, elle utilise des argiles de Grasse (Alpes-Maritimes), auxquelles on prête des vertus.
« Plus je savonne et plus j’ai envie de savonner… ». C’est la punchline de Gaëlle Bertuzzi, qui fabrique des savons à la main, « validés par un toxicologue ». Après six semaines de séchage, elle les commercialise sur les marchés, sur les salons, ou sur le site web de sa savonnerie, située à Prez-sous-Lafauche. Gaëlle, qui veut prendre soin de l’environnement, explique sur son site qu’elle s’applique à utiliser exclusivement des matières premières « bio ». Avant de se lancer dans le savon, elle confectionne elle-même ses produits d’entretien : elle redoute trop la présence de perturbateurs endocriniens dans ceux qu’elle trouve couramment en magasin.
Sous le pied des argiles
Pour donner des couleurs à ses savons, Gaëlle utilise des argiles. Or, ces terres glaises auraient des vertus. Quand la jeune femme a participé au premier Salon d’Automne de Jonchery, elle avait accroché à son stand une affiche sur laquelle, à chaque couleur de l’argile, elle avait associé des bienfaits supposés. À l’argile bleue, revenait un potentiel « détoxifiant » susceptible de donner meilleure allure à la peau ; à l’argile noire, un potentiel « purificateur » contribuant au matage de boutons disgracieux ; à l’argile blanche, un potentiel « réparateur » ; à l’argile rouge, un potentiel « éclairant » la mine ; à l’argile rose, un potentiel « apaisant » qui lustrerait la peau ; à l’argile violette, un potentiel « assainissant ».
Il y a des fillettes très savons
« Je ne voulais pas de parfums entêtants ». A base d’huiles, explique Gaëlle, les siens dégagent plutôt des « fragrances », et elle s’applique de surcroît à les doser léger. Aussi, si ses savons prennent de multiples couleurs, ils sont autrement moins exubérants au nez – exlu, le sillage cocotte après son passage. Reste qu’on dit souvent que les Français ne se lavent pas… « Beaucoup de gens blaguent en effet à ce sujet… ». Pour expliquer qu’ils ne sont pas tentés devant le stand de ses savons dans un salon ou un marché, l’échappatoire est toute trouvée : « moi, j’en achète pas (sic), je me lave pas (sic) ».
A dire vrai, poursuit Gaëlle, les gens qui ont des problèmes de peau, dont sa fragilité est exacerbée et/ou qui ne supportent plus les produits industriels forment le gros de sa clientèle. Merci de ne pas imaginer au passage que le savon est une affaire exclusivement de Vieux. « J’ai des clientes qui sont des petites jeunes filles, même de 12 ans ». Gaëlle a au demeurant le sentiment que « de plus en plus de personnes sont en butte à des soucis de peau. »
De quoi abaisser à zéro sa crainte de… « prendre un savon ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr