Le plus dur commence – L’édito de Christophe Bonnefoy
Marine Le Pen n’aura sur le plan national finalement fait illusion qu’au premier tour. Dès le débat du 20 avril passé, les observateurs, et peut-être même elle, ont bien senti que l’affaire était bouclée. Sans se saborder comme elle l’avait fait en 2017, elle n’a pas réussi à renverser la vapeur face à Emmanuel Macron. Ni les jours suivants, dans le sprint final. Et ce, même si elle revendique son score de ce dimanche comme une « éclatante » victoire.
Le chef de l’Etat rempile donc pour un second mandat. Mais si le large écart avec sa poursuivante pourrait faire penser à un plébiscite, il ne doit pourtant pas cacher que le plus dur est à venir pour lui. En ligne de mire, un possible front social. Mais surtout, des législatives qui pourraient totalement détricoter la large victoire de ce dimanche. Du côté du Rassemblement national, difficile de savoir comment se traduira localement cette élection nationale. Pour la présidentielle, les électeurs ont plus voté Marine Le Pen que RN. Il faudra ainsi trouver de solides têtes d’affiche pour réussir à décrocher la députation. Pas simple. Chez LFI, on a déjà annoncé la couleur : on espère gagner la bataille de l’Assemblée pour porter Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Difficile, mais pas impossible.
Emmanuel Macron a paradoxalement bien compris le côté inconfortable de sa réélection, au-delà des chiffres. Toute la difficulté sera pour lui de s’assurer une majorité stable dans l’Hémicycle. Avec, pour handicap, les erreurs passées et la défiance latente de toute une catégorie de Français.
Une nouvelle campagne commence. Et pas des plus simples.