Le paysan-boulanger plante 1,5 km de haies
Nature. L’association Nature Haute-Marne a participé à une opération exemplaire menée à la lisière de la Côte d’Or, sur le territoire du Parc national, et ayant abouti à la plantation d’1,5 km de haies autour de la parcelle d’un agriculteur-boulanger
Oui : Nature Haute-Marne peut dépasser les frontières haut-marnaises. Surtout quand c’est pour la bonne cause ! Début mars, environ 1,5 km de haie a été planté à Chambain, une petite commune située aux confins de la Haute-Marne et de la Côte d’Or, sur le territoire du Parc national. Environ 1 500 plants de treize essences différentes ont été mis en terre par les équipes de la pépinière Naudet : aubépine, prunellier, chêne, noisetier, cerisier, tilleul ou encore alisier.
Ce projet – se chiffrant à 12 000 € – est financé dans le cadre du Plan de relance et est réalisé autour d’une parcelle de 45 ha, chez un agriculteur bio installé dans le Châtillonnais avec le concours de France nature environnement Bourgogne-Franche-Comté. Charles Garandet présente la particularité d’être également boulanger. Pour lui, c’était une belle opportunité.
Des bénéfices évidents
L’objectif est de favoriser la biodiversité. Mais ce projet est exemplaire pour bien d’autres raisons. Les clients du marché chaumontais connaissent bien Charles Garandet puisqu’il y vend son pain. Certes, « les arbres de la haie font de l’ombre sur quelques mètres, ce qui aboutit à moins de rendement, mais ils protègent du vent sur environ dix fois la hauteur de la haie », détaille l’agriculteur boulanger. Le gain de production est donc plus important que la perte, d’autant que sur ce plateau, le vent souffle allègrement.
Favorisant la vie de nombreux organismes, la haie dans les champs offre un domicile aux insectes et auxiliaires de culture. Pollinisateurs et prédateurs des ravageurs des cultures se montrent fort utiles. La haie contribue aussi à la régulation de l’eau en permettant son stockage.
Le projet est bien pensé : le bois produit par la haie sera employé pour le compostage-paillage ou pour alimenter le four à pain.
Garder les haies existantes et replanter
Le Haut-Marnais Jean-Marie Rollet suit ce dossier. Mené en Côte d’Or, ce projet « est dans le Parc national et notre association a la volonté de dépasser la « frontière » pour travailler dans le Parc national de forêts », observe ce membre de Nature Haute-Marne qui a porté le dossier technique et administratif. « Nous nous battons pour garder les haies existantes, mais il est aussi intéressant d’en planter. Le dispositif du Plan de relance « Plantons des haies » est une opportunité exceptionnelle », conclut-il en souhaitant que cela fasse des émules.
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S. C. S.
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