Le panache – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le panache – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le cyclisme moderne répond à des règles qui ne favorisent pas vraiment le spectacle. Quelle image, répétée tout au long du Tour de France, de ce Christopher Froome littéralement encerclé par ses coéquipiers, protégé à l’extrême, et qui gagnera la Grande boucle sans avoir peut-être seulement remporté une étape… Le Britannique est incontestablement un champion. Mais il lui manque le panache. A privilégier la stratégie, on en oublie la beauté du geste.
Heureusement, cette édition 2017 nous aura apporté son lot d’émotions. De vraies et belles émotions. Et qui plus est grâce au coup de pédale rageur de nos champions – cocorico ! – qui, eux, ont su faire briller les yeux des millions de spectateurs massés tout au long des routes.
Le Tour cette année, ce sont en effet pour le moment cinq victoires françaises. Souvenons-nous de ces années de disette… et savourons les exploits en bleu, blanc et rouge de ce mois de juillet. Romain Bardet aura été combatif. Impuissant sans doute au final et pour la seconde année consécutive, à mettre hors jeu Christopher Froome. Mais au moins aura-t-il tout tenté pour bousculer le tenant du titre. Avec, en prime tout de même, une victoire d’étape, tout comme Arnaud Démare, Lilian Calmejane et Warren Barguil.
Ce dernier a d’ailleurs doublé la mise hier et s’est offert le luxe d’entrer dans l’Histoire, en devenant le premier cycliste à remporter une étape au sommet de l’Izoard, col mythique s’il en est.
Au final, on préfèrera retenir de ce Tour le magnifique maillot à pois, présent au quotidien dans tous les bons coups. Mais aussi le prétendant Bardet, loin d’être distancé par le futur vainqueur et promis aux plus belles destinées s’il conserve cet allant, cette fraîcheur, cette spontanéité qui manquent parfois au sport en général, au cyclisme en particulier. Tout ce qui fait vibrer, en somme.