Pourquoi le monument aux morts va être resculpté ?

Victime de la tempête Aurore fin 2021, le monument aux morts est en cours de restauration. Un chantier qui a révélé le très mauvais état de la sculpture, qui doit donc subir une rénovation plus profonde que la simple réparation de son aile cassée.

« On sauve les meubles ! » Interrogé sur les travaux qu’il réalise actuellement sur le monument aux morts de la ville, Alain Bertaud n’y va pas par quatre chemins. Mandaté par la Ville pour restaurer l’aile cassée par la tempête Aurore, dans la nuit du 20 au 21 octobre 2021, le tailleur de pierre installé à Givrauval, dans la Meuse, s’est rendu compte que le monument était bien plus dégradé qu’il n’y paraît. « On voyait d’en bas que tout n’est pas super, mais en montant, on a vu qu’il est en très mauvais état. »

Un monument devenu dangereux

L’aile cassée par la chute d’une branche n’était donc que la partie visible de l’iceberg. « L’autre aile du monument était dans un état de sécurité qui ne permettait pas de la laisser en place », explique Alain Bertaud. « Il y a un siècle, les concepteurs du monument ont utilisé des grosses agrafes métalliques pour assembler les différentes parties. Mais le métal a rouillé et gonflé, ce qui a fissuré la pierre. » A 500 kg chaque aile, il était donc impossible de les laisser en l’état.

Même chose pour les visages des deux statues, celle du soldat et celle représentant la victoire. « La pierre se désagrège. Au début, on partait sur un simple nettoyage et un remplacement de quelques pierres dégradées, mais finalement, l’opération est plus complexe. » Le tailleur de pierre va en effet devoir resculpter les visages et les ailes. « Je ne peux pas refaire l’appareillage comme à l’époque, ce ne serait pas pérenne. J’ai donc tout réassemblé à sec dans mon atelier pour voir les volumes et je vais tout resculpter. »

Un centenaire célébré dans quelques mois

Une fois terminé, l’ensemble sera donc visuellement similaire à celui créé par le Bragard Georges Saupique, inauguré le 8 avril 1923. Il ne sera juste pas monté de la même manière, pour renforcer sa sécurité. Mais pour voir le résultat final, il va falloir encore patienter un petit peu. La sculpture va prendre un bon mois et sa réinstallation, prévue pour le moment dans la deuxième quinzaine de février, dépendra de la météo. En attendant, Alain Bertaud effectue, dès qu’il le peut, les autres petites réparations nécessaires.

Et pour que le monument aux morts soit totalement prêt pour fêter dignement son centenaire, en avril, une opération de rechampissage sera menée prochainement. Il s’agira de redorer les lettres des 677 noms des Bragards morts pour la France lors de la première Guerre mondiale, auxquels se sont ajoutées les 90 victimes civiles ou militaires des guerres d’Indochine et de 1939-1945.

P.-J. P.

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