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« Le Monde de Tim » rayonne avec une première exposition

L’exposition se situe dans le hall de l’hôtel de ville.

Culture. A l’occasion du centenaire du monument à l’amitié franco-américaine, des dessins du « Monde de Tim » sont exposés pour la première fois, à l’hôtel de ville. Jean-Michel Douche, propriétaire de l’œuvre, compte bien faire connaitre ce trésor. Plusieurs projets sont en cours.

« C’est la première fois que l’œuvre de Tim est montrée en public ! » Pour Jean-Michel Douche, qui a déniché au hasard d’un vide greniers « Le Monde de Tim » il y a 10 ans, et qui cherche à le faire connaître depuis deux ans avec sa compagne Maryvonne Rincet, l’exposition est une consécration. Celle-ci s’inscrit dans le cadre du centenaire du monument à l’amitié franco-américaine. Elle est à admirer jusqu’au 12 juillet, dans le hall de l’hôtel de ville.

Ce « Monde de Tim » prend la forme de près de 2 000 dessins, laissés par un artiste d’art brut et paysan haut-marnais, resté anonyme, ayant vécu au XXe siècle. Les œuvres retranscrivent la vie de Tim, mais aussi des mondes qu’il s’est créé pour « transformer une situation malheureuse en histoire heureuse », selon les mots de Maryvonne Rincet. De nombreux anges gardiens et créatures y apparaissent : la déesse de la nature Magadalamama, le gardien des cultures le Roi Légumo ou encore le Roi Madeleine, roi de la gourmandise.

Certains pourraient se demander pourquoi Tim est exposé dans le cadre de l’amitié franco-américaine. Il y a bien une raison : le père de Tim est un militaire étasunien arrivé en Haute-Marne en 1917. Tim ne le connaitra jamais. Tout comme sa mère, une paysanne haut-marnaise, décédée en couche.

« Des ambassadeurs de Tim »

Etalée sur deux vitrines, l’exposition amène à la rencontre de son ascendant « Daddy Dakota ». Ainsi qu’à la découverte de « Plume au vent », une représentation de Tim résultant d’un surnom donné par une des femmes qu’il a charnellement connues, une de ses « Belles ». « Plume au vent » est marqué par des symboles de la culture amérindienne.

« Aujourd’hui, notre démarche est de faire connaitre Tim. Nous voulons laisser des œuvres à des endroits où elles pourront vivre, nous ne voulons pas que ce monde finisse en archive », explique Jean-Michel Douche. Une volonté renforcée après avoir appris qu’il était à nouveau atteint d’un cancer. Il a alors décidé qu’il ferait tout pour ne pas que ce monde tombe dans l’oubli.

Au fil de « rencontres inattendues », le couple a déniché « des ambassadeurs de Tim ». Une stagiaire du Signe s’est proposée de créer une page Wikipédia. Une personne rencontrée à une conférence sur Chaumont travaille sur un projet de bande-dessinée.

Prochaines dates

Les 15 et 16 septembre, lors des journées du patrimoine, une exposition organisée avec l’association d’art brut « Les Inouïs Curieux » aura lieu au Petit Paris, à St Dizier. « On a carte blanche pour faire les deux journées d’exposition, ainsi que pour deux conférences », se réjouit Jean-Michel Douche.

En novembre, Tim sera présenté lors d’une conférence à la Halle Saint-Pierre, un musée consacré à l’art brut et singulier, situé à Paris. Celle-ci sera animée par Stéphane Poplimont, qui par ailleurs écrit un livre sur « Le Monde de Tim ». « On fait équipe à trois ! »

Le 11 novembre, une conférence aura lieu à Chamarandes. A l’été 2024, une autre exposition se déroulera à Dijon, à l’occasion de la Biennale de l’association Itinéraires singuliers avec qui Jean-Michel Douche a déjà travaillé sur une vidéo et sur la conférence de Chaumont.

Tim
Jean-Michel Douche lors de l’inauguration de l’exposition.

Des discussions sont en cours avec la Galerie Christian Berst, située à Paris. Certaines œuvres pourraient lui être vendues. « Pour le faire connaître, nous voulons que Le Monde de Tim soit accessible aux collectionneurs », explique Jean-Michel Douche.

Qui précise : « Notre démarche n’est pas marchande, nous voulons faire découvrir le travail de Tim. Nous ne vendons pas l’âme de Tim, nous tenons à son respect ». Par ailleurs, la Galerie Christian Berst a des contacts à New York et il se pourrait qu’une partie des œuvres s’y exporte. Enfin, une exposition dans un musée à Lausanne se profile également.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

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