Le mois sans alcool « Dry January » est tombé à l’eau

SOCIÉTÉ. Le mois sans alcool plus connu en tant que « Dry January », s’est terminé ce mardi soir. Si l’objectif est de stopper sa consommation d’alcool le temps d’un mois pour la réduire dans le futur, force est de constater que l’opération n’a pas passionné les foules à Saint-Dizier.

Après les fêtes de fin d’année qui riment souvent avec excès, le mois de janvier rime avec bonnes volontés. Mais aussi avec défi, comme le « Dry January ». Traduction littérale de « Janvier sec », l’opération consiste à faire de janvier un mois sans alcool, à l’instar du mois sans tabac en novembre.

Sympa ce défi, mais pour quoi faire ? Pour « un meilleur sommeil, des économies dans votre porte-monnaie, plus d’énergie, une plus belle peau, et bien plus encore », d’après le service communication de l’évènement apparu en France en 2019 et né en Grande-Bretagne.

Moins de 24 heures après la fin de l’opération, 16 000 « abstentionnistes » s’étaient déclarés sur la plateforme. Etait-ce le cas de certains Bragards ?

Pas d’engouement

Visiblement, pas vraiment. Ce ne sont pas les rares citoyens croisés mercredi matin sous la grisaille qui diront le contraire. « J’ai encore bu un verre de vin hier soir, donc je suis loin du compte », expliquait un tout jeune senior. Un homme d’une quarantaine d’années confiait : « Je bois environ trois bières par semaine, et je n’ai pas changé ma façon de faire en janvier. Si c’est pour arrêter un mois et reprendre de plus belle… » Idem pour un groupe de jeunes, plutôt surpris par la question : « C’est dur de faire une soirée sans une bouteille… »

Le constat est le même pour des partenaires de l’opération, comme la Ligue contre le cancer qui n’a pas été sollicitée plus que d’habitude. Comme l’explique Christine Breuillet, salariée de la structure, « Nous n’avons pas eu de sollicitation particulière. Nous mettons toujours à disposition notre documentation, mais l’intérêt était minime. » Hormis une personne venue se renseigner… mais c’était en 2022. De ce fait, le bilan est le même localement selon la référente bragarde Arlette Daubanton : aucune demande en ce qui concerne le Dry January, « et à ma connaissance, personne n’a participé à l’opération… » Au centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, le « Dry January » n’a guère bousculé les habitudes du service Addictologie, de source interne.

Quant aux magasins, leur activité n’a guère diminué. A Leclerc, « on passe toujours autant de bouteilles », confie une caissière. Même si comme à Leclerc Express, l’enseigne s’est adaptée à la période, privilégiant les sodas et boissons softs en tête de gondole, contrairement aux bouteilles d’alcool comme en fin d’année. Même observation à Cora, « notamment le samedi soir ». Preuve en est, le rayon bière était bien vidé vendredi 27 janvier, plus que le rayon eau minérale. Preuve que le « Dry January » semble bien tombé à l’eau cette année.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Une application pour aller plus loin

Pour les personnes qui auraient voulu participer au « Dry January », il n’est pas trop tard. Une application mobile (gratuite) existe, conçue par les créateurs du défi, pour tenter de limiter sa consommation d’alcool. Son nom ? « Try Dry : the Dry January ».

Une fois l’inscription qui se fait en quelques secondes, l’utilisateur peut remplir sa consommation habituelle en l’espace d’une semaine, en indiquant le liquide (entre bière, vin, cidre, alcools forts…) et la quantité. Les informations remplies permettent d’évaluer le nombre de calories et le coût financier. Une première étape pour se dire que les deniers économisés pourraient servir à autre chose ?

Dès lors, le challenge peut commencer. Le volontaire peut se fixer un objectif parmi les différents proposés. Ne plus boire, ne pas boire pendant une certaine durée, limiter sa consommation quotidienne, ne pas franchir un cap en termes de calories ou d’argent dépensé… Le temps du défi, des notifications sont envoyées pour encourager le participant, et le féliciter le cas échéant.

Pourquoi pas tenter le coup ?