Le meilleur, le pire – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le monde du football est le reflet de notre société. On y trouve le meilleur, comme le pire. Le meilleur, ce sont ces actions, ces épopées qui portent les équipes vers les sommets. En 1998. En 2018. Pour ne citer que les deux titres de champions du monde de nos Bleus.
Le moins bon, c’est évidemment ce sportif devenu monnaie d’échange. Je t’achète un Neymar pour quelques centaines de millions d’euros auquel j’ajoute un Dembélé en prêt. Bonjour la considération humaine.
Mais le pire, c’est ce que l’on tolère depuis des années, voire des décennies. Il est d’ailleurs étonnant qu’on feigne de découvrir, aujourd’hui seulement, que des tribunes peuvent être le lieu d’expression des plus bas instincts. Certes, les banderoles racistes ou homophobes – et toutes celles qui sont discriminatoires – sont intolérables. Mais aurait-on oublié que certains supporters n’ont même pas besoin d’écrire noir sur blanc ce qu’ils pensent des rivaux ? Est-on à ce point devenu sourds, qu’on n’entend même plus les insultes – fleuries, très fleuries – dans et hors les stades ? « Paris, Paris, on t’enc…. ». On en est là, mais on ose nous parler d’un folklore qui ferait partie du jeu, si l’on peut dire. Pas moins intolérable que ces banderoles qui font subitement le buzz.
La réponse, de la Ligue notamment ? Entretenir le dialogue avec les associations de supporters. Bien maigre. Il y aura toujours quelques dizaines d’abrutis pour défier les instances.
On serait tenté de dire que quand on veut, on peut. Une banderole de plusieurs dizaines de mètres ne peut passer inaperçue à l’entrée d’un stade. Sauf quand on refuse de la voir. A l’heure de l’assistance vidéo, on ne pourrait pas, par hasard, identifier clairement et interdire à vie de stade les dégénérés qui prennent les enceintes sportives pour des défouloirs au mépris de la loi ? Au moins, cette forme de VAR ferait-elle ici l’unanimité…