Le malaise des personnels de la CCAVM s’invite au conseil communautaire
L’ordre du jour de la séance du conseil de vendredi 17 novembre était déjà dense, mais il s’est pourtant ouvert sur la lecture d’une lettre écrite par les personnels de la CCAVM qui ont fait part de leur malaise.
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ambiance au sein de la communauté de communes d’Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais (CCAVM) et tendue. Si, politiquement les débats ne manquent pas – ce qui n’est pas forcément un mal -, au sein du personnel les choses ne sont pas au beau fixe. Présents dans la salle, les agents de la CCAVM ont fait lire un courrier commun dénonçant un mal-être profond.
Dans cette lettre les agents, qui associent dans leur démarche leurs collègues ATSEM, agents de restauration, d’entretien, conducteur et accompagnateurs de bus, pointent un délitement progressif des équipes depuis 2021 « avec, entre autres et malheureusement, des arrêts maladie et le départ de nombreux agents (…), soit 9 postes et demi en moins (…) et un nombre de personnes de catégorie C, ayant des postes à responsabilités, très important ». En outre, ils déplorent un manque de considération et l’absence de perspective de recrutement.
« Nous espérons, par cette lettre, obtenir plus de considération, une vraie réflexion ressources humaines qui soit plus humaine et qui prenne en compte les problèmes rencontrés actuellement dans l’organisation des services », ont conclu les agents dans leur missive.
« J’attends une réponse de l’exécutif pas un rustinage »
S l’assemblée a bien pris la mesure de la situation, elle n’a pas réellement eu de réponses concrètes à apporter. « Je pense qu’il y a un problème de communication et il faut une feuille de route ! Je n’ai rien contre Mme Rondot (la DGS, Ndlr), mais elle ne répond pas à nos attentes du tout », a lancé Sonia Biquet. Une affirmation à laquelle le président, Laurent Aubertot a répliqué : « Depuis 2011, c’est la première fois que les agents ont des entretiens individuels ! Je suis très satisfait du travail fait par notre DGS. »
Une réponse qui n’a pas suffi et Philippe Rachet, maire d’Esnoms-au-Val, a exhorté le bureau à répondre à ce malaise : « J’attends une réponse de l’exécutif. Une réponse dans l’urgence à l’urgence et pas un rustinage. » Et Alexandre Molliard d’ajouter : « Il faut une feuille de route stipulant s’il y aura ou pas de recrutement au prochain conseil ! »
Une “sélection” qui passe mal
L’adhésion à l’assistance technique avec le Conseil départemental, a également fait débat mais pas là où on pouvait l’attendre. En effet, seuls quelques maires de la CCAVM ont reçu un courrier du président Nicolas Lacroix. Une sélection qui n’a pas plu à Laurent Aubertot, qui n’est pas dans la liste des destinataires, « d’autant que mon nom y est cité trois fois en gras ! » Un sujet soumis au bureau élargi qui a décidé de « garder la voirie ».
« Si je reprends la délibération qui établit les prérogatives du bureau élargi, vous n’avez pas compétence à prendre cette décision », a opposé Bernard Chaudouet, maire de Choilley-Dardenay. Edmond Rocoplan, maire de Vauxbons, s’est, quant à lui, agacé : « Notre comcom est en rébellion perpétuelle permanente contre le Conseil départemental et c’est une erreur monumentale ! » Une phrase qui a fâché Laurent Aubertot : « Stop, stop, stop ! Je peux tout entendre, mais pas ça ! Et si vous considérez que la décision n’est pas valable on pourra la soumettre au vote du prochain conseil. »
En attendant, cette “sélection” n’a pas plu à tout le monde. « Je n’ai pas reçu cette lettre, mais ce n’est pas le problème. Ce n’est pas ce que j’attends d’un président du Département. On peut faire un courrier pour lui montrer que ce n’est pas parce qu’on n’est pas toujours d’accord qu’il peut faire le bazar », a suggéré Sonia Biquet. Suggestion approuvée.
Deux nouveaux vice-présidents élus
A l’ordre du jour également, l’élection du nouveau 3e vice-président qui remplacera donc Sylvie Baudot et la recréation d’un 6e poste de vice-président. Une réouverture, axée sur l’environnement, justifiée par la compétence Eau qui reviendra, à terme, à la comcom, qui a suscité des remarques. « Ça va coûter cher et il reste une possibilité que l’eau soit déléguée aux communes », a lancé Patrick Varney.
Si le vote pour la recréation du 6e vice-président s’est fait à main levée à l’unanimité moins une abstention (Patrick Varney), la désignation des vice-présidents s’est faite à bulletins secrets, même si pour chaque poste un seul candidat s’est porté volontaire. Au final, Patrice Dumartin, maire de Vaillant, s’est vu nommé 6e vice-président en charge de l’Environnement (57 pour, 8 blancs, 1 nul sur 66 votants) et Edith Sellal, maire de Rivières-les-Fosses, a pris la 3e vice-présidence chargée du vivre ensemble et la solidarité (55 pour, 10 blancs et une voix pour Sylvie Baudot, sur 66 votants).
Afin de répondre aux inquiétudes financières, il a été décidé de garder la même enveloppe financière. Proposition qui a reçu l’unanimité.
Au fil des dossiers
• Tourisme : une DSP incomprise, renvoyée à l’expéditeur. Les élus devaient voter le principe d’un recours à une délégation de service public (DSP) avec la SPL Agence d’attractivité. Mais pour quoi faire ? C’est la question posée par les élus. « Je suis convaincue que nous avons besoin de l’Agence d’attractivité. On nous dit que cet accord de principe n’est pas un blanc-seing. Mais si on signe ils pourront nous dire vous étiez d’accord sur le principe. Et on ne signe pas quelque chose qu’on ne comprend pas », a résumé Patricia Andriot. Vote ajourné qui sera soumis à explication de l’Agence d’attractivité.
• Eau : Charles Guené, expert bénévole. Anticipant l’arrivée de la compétence Eau, les élus devaient donner leur accord à la participation de Charles Guené comme expert à titre grâcieux.
« Il est temps que l’on se préoccupe de l’eau et je n’ai aucun doute que Charles soit la bonne personne, mais c’est le modèle qui me gêne. A chaque fois qu’on aura un problème on fera intervenir une personne extérieure à la comcom ? », s’est interrogée Patricia Andriot.
« Ce que l’on demande à Charles c’est ni plus ni moins qu’une étude que l’on devrait payer cher à un prestataire et Charles n’est pas tout à fait un inconnu », a répondu Anne-Cécile Dury. Accord obtenu à l’unanimité moins deux abstentions.
Patricia Charmelot