Le Maîtres du feu maîtres du temps

L’entreprise chaumontaise Les Maîtres du feu est passée à la semaine de quatre jours ; une démarche originale dans le secteur du bâtiment.

Créée en 2010 à Chaumont par Christophe Minoux, la société Les Maîtres du feu compte sept salariés. L’entreprise qui vend et installe des poêles et des cheminées, bois et granulés, s’est spécialisée majoritairement dans les installations à bois. L’entreprise se développe : elle compte déjà un point de vente à Troyes et va en ouvrir un à Langres.

Mais comme toute entreprise qui se développe, elle est confrontée au défi du recrutement ; la première marche de ce défi consiste tout simplement à conserver ses salariés.

Christophe Minoux s’est emparé de la question en y apportant une solution initialement proposée à un salarié qui avait évoqué des projets de départ : la semaine de quatre jours répondait à ses attentes. « Mais si on le fait pour un, on le fait pour tout le monde » explique le patron. Il a alors provoqué une réunion avec tout le personnel pour entendre les avis. De la concertation est née le projet désormais en place. Les deux magasins sont fermés le samedi. Celui de Chaumont ouvre du lundi au jeudi ; celui de Troyes du mardi au vendredi. Un système de renvoi d’appel a été mis en place. Un principe identique a été retenu pour les poseurs.

Cette année permettra d’observer les conséquences de cette petite révolution dans la gestion du temps. Le but est de maintenir le chiffre d’affaires. Les prévisions évoquent le million d’euros pour 2023, soit une hausse. Cela correspond à environ 150 poses par an, ce qui tient dans le nombre de jours travaillés par les Maîtres du feu. L’amplitude horaire quotidienne a augmenté. Au début, les salariés ont tout de même trouvé les journées « assez denses ». Mais très vite, ils se sont habitués et jugent désormais qu’ils sont « plus productifs ».

« On travaille aussi bien sur quatre jours » expliquent-ils en ajoutant : « c’est la vie privée qui y gagne. Trois jours de repos consécutifs, c’est une vraie coupure ».

« C’était une prise de risque » confie Christophe Minoux. Mais la fidélisation du personnel s’avère gagnante. C’est un bon choix aussi pour attirer des salariés, bon choix notablement doublé par une revalorisation des salaires au moment de basculer sur la nouvelle organisation. C’est une première managériale dans le secteur du bâtiment…