Le maintien de l’ordre, doctrine en débat
CONFÉRENCE. Une quarantaine de personnes ont assisté, vendredi 16 février, à l’hôtel Ibis Styles, à la projection du film “Au nom du maintien de l’ordre”, de Paul Moreira, suivi d’un débat animé par Mbaye Diallo, co-responsable de la commission armes d’Amnesty International France. Une soirée organisée par Convaincre 52.
La question du maintien de l’ordre a été au cœur des débats, conduisant à une réflexion sur les violences policières. En préambule, le public a visionné le film “Au nom du maintien de l’ordre”, réalisé par Paul Moreira, en 2023. Un film dans lequel on observe notamment l’évolution de l’armement des policiers. Avec l’utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD), appelés aussi flashballs, une arme non létale autorisée en France depuis 1995, à l’origine « contre les forcenés dangereux ». Son usage s’est développé en 2005 lors des émeutes dans les banlieues, sous l’ère Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Puis l’usage des flashballs s’étend à toutes les manifestations.
Le film fait alors écho à la tendance mondiale de la militarisation de la police, avec des exemples en Allemagne et aux Etats-Unis. En 2018, lors de l’acte IV des Gilets jaunes, des véhicules blindés sont utilisés pour la première fois à Paris pour contenir un mouvement social. Des manifestants sont blessés, certains vont garder des séquelles. En 2020, aux Etats-Unis, lors de manifestations contre le racisme et les violences policières organisées après la mort de George Floyd, des images similaires circulent. La militarisation policière, sous forme de répression, est croissante.
Le débat qui a suivi a permis de mieux saisir les enjeux et les luttes en cours. « Il faudrait que le maintien de l’ordre soit moins violent. Il y a le problème des armes utilisées qui sont réglementées », a souligné Mbaye Diallo. Des armes comme les grenades lacrymogènes ou les grenades assourdissantes, utilisées pour repousser les manifestants, « qui sont considérées comme des armes de guerre et non autorisées dans certains pays comme en Suède ou au Royaume-Uni ».
De notre correspondant Adrien Jeanson