Le lait de la ferme du Val du Breuil en direct
Céline et Rémi Roussel exploitent une ferme dédiée à la production laitière à Chatenay-Vaudin. Depuis peu, ils se sont lancés dans la vente directe de lait avec bonheur puisque aujourd’hui, ils commercialisent près de 80 litres par semaine.
Le Gaec de la ferme du Val-du-Breuil a un véritable engagement dans une production raisonnée ou du moins dans une conduite d’élevage adaptée. Rémi et Céline Roussel exploitent une ferme tournée essentiellement dans la production laitière avec une surface agricole utile de 178 hectares, dont 145 sont en prairie permanente. Remi Roussel s’est engagé depuis quelques années dans un groupement, GIEE Pâturage-Lait d’avenir qui se sont orientés vers une nouvelle gestion d’élevage et des exploitations. Celui-ci prône pour un développement de l’autonomie alimentaire et réduire les coûts alimentaires.
Mais surtout, cela passe par une réorganisation parcellaire pour permettre un pâturage optimal. Pour la faire courte, Remi Roussel a réussi à passer la période de canicule l’été 2022 sans encombre. Mieux, il a réussi à dégager des excédents de fourrage. Et pour couronner cette nouvelle gestion, la production laitière est en hausse. «Nous avons une référence de 570 000 litres. Nous avons pu produire 531 000 litres de lait entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023, et nous avons enregistré une augmentation de 16 000 litres sur la période de sécheresse», se réjouit Rémi Roussel.
Lait vendu dans deux points de vente
Cette façon d’envisager la gestion de l’exploitation et accompagnée d’une technique particulière sur le parcellaire est un tout. Tout comme s’engager dans la vente en directe de leur lait. «Pendant la période de confinement, nous avons vu arriver plein de clients à la ferme. Et puis, on ne les a plus revus», constate Céline.
Qu’importe, l’idée n’est pas perdue. D’autant que le couple voit ailleurs des exemples réussis. «Céline a une amie qui fait de la vente en direct dans la région de Verdun. Elle fait même les marchés avec une camionnette et un tank à lait. Après trois ans, elle pense déjà à acheter une seconde camionnette», témoigne Rémi.
Le couple met un coup de jeune à la salle du tank à lait selon les recommandations de la DSV. «On doit faire deux analyses par an pour la listéria et les salmonelloses. Ce n’est pas trop contraignant», avoue Rémi Roussel.
Le Gaec du Val de Breuil a débuté la vente directe en novembre par une campagne d’information via les réseaux sociaux notamment et deux points de dépôt vente. L’un se situe à Fayl-Billot à la crémerie du village et le second à Neuilly-l’Evêque à Gam’Vert. Et beaucoup viennent à la ferme directement entre 17 h 30 et 18 h 30, comme autrefois. Justement le jour de notre passage, Alain vient faire remplir trois récipients.
«J’ai appris l’existence de la vente directe grâce à un papier dans ma boîte aux lettres. Je suis un amateur de lait. Mais attention celui qui n’est pas transformé, qui vient de la ferme. Enfant, on allait chercher le lait chez notre voisin d’en face chercher notre lait», se remémore cet habitant de Chalindrey. «On a aussi d’anciens agriculteurs qui viennent chercher leur lait à la ferme et puis ceux qui recherchent des produits locaux et qui n’hésitent pas à prendre leur voiture», constate Rémi Roussel
Le bouche-à-oreille commence à prendre. «Aujourd’hui, on vend près de 80 litres par semaine», se réjouit Céline Roussel. Le couple, qui s’est mis un nouveau challenge, souhaite passer un cap et d’aller à la rencontre des consommateurs. «On envisage d’acheter une camionnette avec un tank à lait pour faire les marchés. Notre fils va arriver dans l’exploitation, il faut trouver des revenus», souligne Rémi.
Ph. L.