Judo : le Haut-Marnais Axel Clerget opéré de sa pubalgie
Il a longtemps repoussé l’échéance, mais le Marnavalais Axel Clerget,
champion olympique par équipe mixte cet été, à Tokyo, a finalement décidé de se faire opérer de sa pubalgie. Place maintenant à la rééducation, avant de retrouver les tatamis et de préparer Paris 2024.
Le 31 juillet 2021, lors des Jeux Olympiques à Tokyo, le Marnavalais Axel Clerget battait sur ses terres Mukai Shoichiro, apportant un précieux point à l’équipe de France, lors de l’épreuve par équipes mixte. Quelques heures plus tard, les Bleus devenaient pour la première fois champions olympiques.
Les images de la joie du Haut-Marnais et de ses camarades ont fait le tour du monde. Mais pour Axel Clerget, cette apothéose était d’autant plus belle que pour en arriver là, il a souffert, beaucoup même. La faute à une pubalgie tenace et de fortes douleurs.
« Les entraînements étaient très pesants », explique le champion olympique. « Avant chaque séance, il fallait que je fasse trente minutes d’échauffement et après, je devais à nouveau faire une heure de soins… » Si Axel Clerget « n’a rien dit », c’est pour tenter de ne penser qu’au judo, de ne pas s’apitoyer sur son propre sort et être “focus” sur les Jeux olympiques de Tokyo. Le souci, « c’est que les douleurs étaient élevées, que j’ai très peu dormi et que, un mois et demi avant les JO, cela a pété. Les adducteurs étaient désinsérés. »
Là encore, Axel Clerget, comme à chacune de ses blessures, serre les dents. Cette fois encore plus que les autres fois, car il y a les Jeux, le rêve d’une carrière. « Il y a eu peu de judo et d’attaques, à cause des douleurs », déclare le Haut-Marnais qui, « en un an et demi avant les Jeux n’a pu faire que trois mois et demi, quatre mois de judo. Ce n’est pas suffisant pour pouvoir être performant à très haut niveau. »
« Cela n’allait pas mieux »
Pas quand on s’appelle Axel Clerget ! Certes, il a été éliminé en huitième de finale en individuel, mais il a apporté sa pierre à l’édifice par équipe, avec le Graal à la clé. Pour autant, les douleurs sont toujours là et le risque que « cela pète à nouveau » est également bien présent. La coupure après les Jeux n’a rien changé, comme le reconnaît Axel Clerget.
« J’ai repris depuis un mois et cela n’allait pas mieux. » Il va donc prendre « la décision la plus importante en vue de 2024 », celle de se faire opérer. « J’ai tout tenté pour éviter cette opération qui aurait dû avoir lieu avant les JO de Tokyo, mais je n’aurais pas eu le temps de revenir. »
Dans l’optique de Paris 2024, Axel Clerget ne « pouvait pas partir trois ans comme ça, avec l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. » Mardi, il s’est donc fait opérer, à Bordeaux, « par le meilleur chirurgien français et le 2e meilleur mondial. C’est lui qui opère tous les plus grands footeux, dont le Parisien Verratti, car c’est une pathologie de footballeurs. Mais il y a de plus en plus de judokas. »
Dont Axel, qui avance une explication. « Cette blessure est associée à mon judo assez mobile, avec beaucoup de déplacements, sans oublier le travail au sol. »
« Refaire du judo pour m’amuser »
Après quarante-cinq minutes sur le “billard” « les adducteurs coupés et les abdominaux suturés des deux côtés », Axel Clerget « a mal, surtout la nuit, mais c’est normal », car cette opération n’est pas anodine et ne ressemble en rien à celle de l’appendicite du Haut-Marnais, en 2017. A ce jour, le Haut-Marnais « marche comme un papi de 80 ans, plié en deux et les jambes très écartées. Je me suis fait chambrer par mon fils ! »
Après quinze jours de repos, le Marnavalais commencera sa rééducation. « Elle sera assez variable », déclare Axel Clerget. « C’est au minimum deux mois, mais cela dépend de l’évolution. »
Une chose est sûre, le champion olympique, « qui a l’expérience pour gérer cela », aspire « à refaire du judo pour m’amuser, mais également pouvoir faire des sprints et des footings. » Sans oublier de « pouvoir faire du foot avec mon fils. » Une vie de papa et d’athlète de haut niveau. Tout simplement.
Yves Tainturier