Le groupe Alambig coupe le son l’année prochaine
Le groupe musical local Alambig se prépare à éteindre le moteur de la scène en 2023. Il se produira encore deux fois d’ici la fin de l’année. En refusant de penser qu’il n’y aura pas d’après… d’autant qu’il se garde bien d’insulter l’avenir.
« C’est la dernière année d’Alambig ». Martin Lebrun nuance ainsi la rumeur qui veut que le groupe de musiciens locaux ait donné son dernier concert le 6 août, lors du Chien à plumes à Villegusien-le-Lac. Aussi, le public pourra le retrouver à deux reprises : le 9 septembre, à Courcelles, où il « fait la première des Ogres de Barback », puis le 29 octobre, à Saints-Geosmes, pour une soirée dédiée précisément au groupe Alambig à la salle Urbatus. Quatre de ses six musiciens sont des jeunes gens issus du territoire de l’arrondissement de Langres – Torcenay, Chalindrey, Plesnoy ; il y a un seul Chaumontais. Mais alors, saperlipopette, pourquoi arrêter la scène quand tout roule ? « À cause de questions liées à nos vies privées, familiales et/ou professionnelles ». En clair, il y a un moment où le temps consacré à la passion mord trop sur le cadre du quotidien journalier – personne n’y peut couler plus de 24 heures. Oui, bien sûr que la décision a été difficile à prendre, et qu’elle pince les cœurs. « On n’a pas voulu trop penser que 2022 était notre dernière année… ». Et même, « pour l’instant, on ignore si l’on ouvre une parenthèse de pause ou bien si l’on redémarrera ». Autrement dit, le caractère définitif du retrait du paysage musical d’Alambig n’est pas certain. Déjà parce qu’en entretenant le doute, on remise l’idée qu’on ne pourra jamais revenir sur ses pas.
Du fait maison, exclusivement
« L’alambic qui distille plusieurs fruits pour faire le meilleur : voilà pourquoi on a choisi de s’appeler Alambig ». Au total, l’idée de la distillation, en se démarquant juste par une espièglerie orthographique. En concert, l’étendue de la palette musicale d’Alambig déconcerte : le rythme du morceau suivant n’a rien à voir avec celui du précédent. Martin Lebrun confirme que le style musical du groupe est « difficile à définir », donnant en effet le sentiment de butiner dans de multiples registres. « On peut qualifier notre ligne musicale comme relevant de la « world fusion » ». Avec une singularité précieuse : Alambig ne joue que du fait maison, il ne joue que ses propres compositions. Sous la férule de deux mots d’ordre : pas une reprise à son répertoire, obligation que « ça cause à toute le monde », du reggae man au rocker. Martin a le souvenir marquant d’un bistrot parisien où le groupe s’est retrouvé face à un public de looks affirmés -tatouages et crêtes, autant de profils punks revendiqués. L’opération séduction allait-elle aboutir ? Oui : « … et on les a vus se dandiner ». Le coup de main d’Alambig va nous manquer. Mais pas avant 2023. Année à partir de laquelle… on attendra leur possible réapparition.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr