Le geai des chênes
Cette espèce très répandue est commune à la lisière des milieux boisés, peuplés de feuillus, dont des chênes, des hêtres ou des charmes. Ce geai fréquente également les prairies en petits groupes bruyants, les vergers, les parcs et les grands jardins proches des habitations, ainsi que l’espace urbain à condition qu’il y trouve de grands arbres. Ce petit corvidé au vol bas et ondulant, d’une longueur de 35 cm et au corps rose-brun, demeure surtout sédentaire ; toutefois, certains individus du nord de l’Europe rejoignent nos contrées avant l’hiver, en un vol élevé et assuré. Le chuintement rauque et perçant du geai des chênes se fait surtout entendre au printemps, lorsque les mâles paradent pour séduire les femelles ; il émet également un chant discret, grave et feutré.
Ce bel oiseau parvient à imiter le cri d’autres corvidés, le hululement de la chouette-hulotte, et le chant de certains passereaux.
Les adultes construisent un nid aplati, constitué de rameaux entrelacés et recouvert d’un tapis végétal, sur la fourche d’un arbre situé à l’écart, le plus souvent dans les bois. La femelle y pond quatre à cinq œufs, début mai, verdâtres et tachetés de gris, qu’elle couve un peu plus de deux semaines. Les parents nourrissent ensuite les poussins durant une vingtaine de jours, tandis que les jeunes ne prennent leur indépendance qu’au bout de deux mois. Pour son alimentation, le geai des chênes privilégie les glands, mais apprécie également des fruits, des baies, du blé, des pois et des pommes de terre. Omnivore, il consomme aussi des insectes, des œufs, des escargots et des limaces, ainsi que de petits rongeurs et des oisillons d’espèces plus petites comme la grive ou le merle. Un tel régime lui vaut d’être classé dans la liste des oiseaux susceptibles d’occasionner des dégâts, du moins en France. L’hiver, il apprécie les vers de farine, les céréales, les noix et les cacahuètes, qu’on lui offre dans des mangeoires. Prévoyant, il en constitue des réserves qu’il enfouit sous la mousse et les feuilles mortes.
De notre correspondant
Patrick Quercy