“Le garçon et le héron” : une mort sans réel testament
Signé du maître-cinéaste de l’animation, Hayao Miyazaki, “Le garçon et le héron” explore le fantastique périple d’un jeune enfant, Mahito, dans un monde parallèle. Le tout, au rythme d’une ode-hommage à tout univers cinématographique. Quoique… En salle depuis le 1er novembre.
Certains prônent le testament, je parlerai davantage d’une oraison funèbre…. En fin de Seconde Guerre mondiale, un jeune garçon, Mahito, perd sa mère. Dans son chagrin, il manifeste nonchalance, dédain et violence. Mais, quand il rencontre un étrange héron (qui parle), sa vie va peu à peu changer, une quête va s’annoncer. Dans quel but ?
Signé du maître des maîtres de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki, “Le garçon et le héron” (“Kimi-tachi wa dô ikiru ka”) nous plonge dans une histoire toujours plus unique, prise entre réalité et fantastique. Tel un ultime chapitre, les anciens univers du cinéaste s’y mêlent aisément, esquissent une sublime fresque visuelle. Il y a du “Château ambulant” (“Hauru no ugoku shiro”), du “Voyage de Chihiro” (“Sen to Chihiro no kamikakushi”), du “Vent se lève” (“Kaze tachinu”), du “Château dans le ciel” (“Tenkû no shiro Rapyuta”) ou encore du “Nausicaa ou la vallée du vent” (“Kaze no tani no Nausicaa”). En parallèle et selon un certain regard, c’est aussi un hommage au studio Ghibli qui s’opère, en particulier grâce à des personnalités comme Goro Miyazaki et ses “Contes de Terremer” (“Gedo senki”) et Isao Takahata et son “Tombeau des lucioles” (“Hotaru no hikari”). Pourtant, ce qui en surface sonne comme un joli testament, va rapidement s’avérer être une oraison funèbre. Celle où le héros anti-héros, éminemment chagrineur, a peu de voix au chapitre, se perd en somme (comme son réalisateur sans son original studio, récemment racheté). Ce qui, au final, donne, telle une conclusion du regard extérieur, une narration mortuaire, bien moins réussie que les précédentes œuvres cinématographiques citées plus haut. Bien décevant ! 2,4/5
De notre correspondant