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Le futur hôpital à la loupe

Le futur centre hospitalier de Langres prendra place à la Base de soutien matériel (BSMat). Les travaux commenceront en septembre 2025 pour une mise en service prévue au 1er janvier 2028.

Le capacitaire détaillé du futur hôpital de Langres a enfin été dévoilé aux instances par la direction hospitalière, dans le cadre du projet de réorganisation hospitalière du Centre et du Sud haut-marnais. Revue complète du futur établissement.

Le projet de réorganisation hospitalière du Centre et du Sud haut-marnais se dévoile chaque jour un peu plus. Ainsi que jhm quotidien en a fait état, les premiers éléments du “capacitaire” ont confirmé les orientations pressenties et, jusque-là, plus ou moins annoncées.

Les promoteurs de cette réorganisation orchestrée par l’Etat, sous l’égide de l’Agence régionale de santé (ARS), y ont vu la confirmation que le choix opéré (reconstruction à Chaumont et à Langres) était le bon, et que l’heure n’était plus au débat. Le maire de Chaumont, Christine Guillemy, a ainsi fustigé les « irréductibles » opposants à la décision prise, visant clairement les professionnels de l’association Egalité Santé, qui souhaitent l’installation d’un plateau technique unifié à Rolampont.

Le futur hôpital classé « pôle SSR »

Les « irréductibles » en question, eux, y ont vu la confirmation du désossement de Langres au profit du futur centre hospitalier chaumontais, comme ils l’ont notamment expliqué sur les réseaux sociaux. Si l’on s’en tient à l’évolution du seul nombre de lits, Langres paie effectivement le prix fort. Le futur hôpital de Chaumont en comprendra 250 (contre 252 actuellement). Bourbonne-les-Bains en gagnera une vingtaine (78 contre 58 aujourd’hui) grâce à l’adjonction de la rééducation fonctionnelle.

Langres — nous confirmons les chiffres publiés dans notre édition de samedi — passe bien de 160 lits actuellement (180 en y ajoutant ceux de services de soins et de réadaptation (SSR) de la clinique de la Compassion) à 102 (et la médecine de 68 à 28, tandis que les lits de SSR, c’est-à-dire de convalescence, sont presque doublés).

Ce projet a été rejeté, à titre consultatif, par les instances du centre hospitalier langrois. Le Directoire, la Commission médicale d’établissement et le Conseil de surveillance s’y sont opposés. Jhm quotidien s’est procuré le document, fixant le capacitaire précis du futur hôpital, présenté à ces instances comme « hôpital de proximité et pôle SSR santé publique ». Il permet de discerner avec précision, au-delà du nombre de lits, les services qui y figureront… et par miroir ceux qui n’y seront plus.

Comme annoncé de longue date, et sauf surprise de dernière minute, la chirurgie disparaît. L’unité de médecine ne comprendra donc plus que 28 lits, auxquels pourront s’ajouter six à huit places en hôpital de jour. Le SSR comprendra 56 lits, en sus des six de l’hôpital de jour SSR (déjà présent et maintenu suite aux échanges et concertations s’étant déroulés ces derniers mois). Enfin, l’Unité d’hospitalisation de courte durée se composera de six places.

Le centre de périnatalité externalisé

Le service des urgences, maintenu sept jours sur sept et 24 heures sur 24, comprendra quatre boxs, ainsi qu’une salle de déchoquage, une autre de plâtres-sutures et un petit centre (une salle) d’enseignement aux soins d’urgence (Cesu) qui a, lui aussi, été intégré suite aux discussions de ces derniers mois. La radiologie demeure présente, avec échographies, mammographies, scanner et IRM. Le centre de périnatalité — c’est une confirmation de ce qui était pressenti — est maintenu, mais est désormais classé au sein des « consultations externes ». Il ne sera donc plus une composante à part entière du centre hospitalier. Il comprendra trois salles de gynécologie-obstétrique et des sages-femmes.

Services de médecine à l'hopital.
Huit services de médecine spécialisée devraient maintenus dans le futur hôpital.

Il subsistera par ailleurs huit services externes de médecine spécialisées, mais aux cadences incertaines (la consultation ORL, par exemple, passerait d’une fois par semaine à un jour tous les deux mois), avec une salle d’endoscopie gastro, ainsi qu’une dédiée aux actes techniques (sans plus de précision). Le plateau de médecine physique et de réadaptation (MPR) serait agrandi à 100 m2 suite au maintien des six places de rééducation cardio-pulmonaire.

Enfin, un petit local de pharmacie sera maintenu (avec une surface et un volume de stockage demeurant à définir, et pour lesquels les signaux envoyés par l’actuel directeur par intérim des hôpitaux ne sont pas rassurants), ainsi qu’un petit dépôt de sang localisé aux urgences. Le laboratoire, lui, disparaît, au profit d’un simple centre de prélèvement biologique.

Nicolas Corté

n.corte@jhm.fr

Capacitaire : les premières réactions

L’affinage, en termes capacitaires et de services, du projet présenté pour Langres ne manque pas de faire réagir. Du côté de l’association Avenir santé sud Haute-Marne (ASSHM), on estime que « les masques tombent ».

« On avait entièrement raison dans nos craintes », estime Mathieu Thiébaut, président de la structure opposée depuis le début au projet. « Ce qui est présenté, un établissement de SSR, c’est le futur dispensaire de Langres. Je conseille vivement au maire de Langres, Anne Cardinal, et à l’Agence régionale de santé de revoir leur copie. Peut-on faire fi des 6 000 manifestants et des instances ? On est dans une situation très préoccupante. Nous prendrons nos responsabilités, et cela passera par de prochaines actions sans doute plus énergiques ».

Pour sa part, Yann Grisval, secrétaire de Force ouvrière Hôpital, a publié un communiqué dans lequel il indique voir un projet « moins pire que ce qui était présenté en novembre 2021 (…). Pour autant, cela ne suffit pas pour répondre à notre revendication de renforcement et de maintien de toutes les structures, lits et activités hospitalières. Pour cela, le syndicat Force ouvrière donne un avis défavorable à ce projet ».

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