Le dire et le faire – L’édito de Patrice Chabanet
La guerre rôde autour de nous. Ce n’est pas une impression mais le constat d’une réalité implacable. L’Occident craint son extension et s’y prépare. En témoignent les manœuvres de l’Otan, pas moins de 90 000 hommes sur le Vieux continent. Le discours qu’a prononcé Emmanuel Macron ce vendredi à Cherbourg s’inscrit lui aussi dans cette prise de conscience aigüe de la menace russe, puisqu’il faut appeler un chat un chat. Pas question de laisser Poutine gagner sur le terrain, a dit en substance le chef de l’Etat français. Une injonction salutaire au moment où le Kremlin ne cache pas ses intentions de jeter à terme son dévolu sur d’autres territoires comme les Etats baltes. Et pourquoi pas la Moldavie ? Histoire de retrouver les frontières de l’ex-URSS.
Il faut reconnaître que la situation militaire a évolué, et certainement pas dans le bon sens. L’offensive ukrainienne a fait chou blanc. La Russie joue la carte du nombre, ce qui fait dire aux experts qu’elle passera à son tour à l’attaque. D’où cette profusion de discours sur le réarmement tant militaire que psychologique. Reste à savoir si tous les pays de l’Otan sont branchés sur la même longueur d’onde. Certains, comme la Hongrie, freinent des quatre fers. Leur conviction : en cédant un morceau de l’Ukraine, l’Occident apaisera la faim de la Russie. Ce serait lâche et inopérant. La glissade vers la Seconde Guerre mondiale a été provoquée par la folle croyance qu’en cédant à l’agresseur – en l’occurrence l’Allemagne nazie – la paix serait sauvée.