Les murs ont la parole : le Diderot langrois (suite)
Reprenons notre série consacrée à Diderot, le père de “l’Encyclopédie”, pour évoquer ses relations avec Langres, sa ville natale…
Les tentatives de réhabilitation et de commémoration permettent progressivement aux Langrois de se réapproprier l’histoire personnelle et littéraire de leur grand homme. Dès la fin du XVIIIe siècle, le don de M. Voinchet de Verseilles (une édition complète de “l’Encyclopédie”) et celui de Diderot lui-même (son buste réalisé par Houdon) marquent une première étape. Les éditions progressives des œuvres encore manuscrites participent à sa lente reconnaissance.
A cela, le développement d’une pensée positive et matérialiste confère de nouveaux alliés qui se rallient aux idées du philosophe. Ainsi, les anticléricaux de Langres pensent, dès 1844, faire ériger une statue dédiée au grand homme. Simon Caroillon de Vandeul, petit-fils de Diderot fait intervenir en prête-nom le sculpteur langrois Joseph Lescornel ; son projet se heurte alors aux partis dévots, reléguant aux oubliettes la maquette.
Deux monuments
Après d’autres tentatives parisiennes, il faut attendre les commémorations du centenaire de sa mort pour voir l’érection de deux monuments, un premier à Paris, un second à Langres, inauguré le 3 août 1884, réalisé par Bartholdi. L’œuvre en place suscite, dans le contexte de sa réalisation, le déchaînement de la presse cléricale mais aussi républicaine. En 1913, on réclame alors, pour l’anniversaire de sa naissance, de grandes manifestations officielles et nationales. On évoque même une entrée au Panthéon…
La suite dimanche prochain…
(Source : Service patrimoine – Pays d’art et d’histoire)
De notre correspondante Angélique Roze