Les murs ont la parole : le Diderot langrois
Retrouvons aujourd’hui notre série consacrée à Diderot, le célèbre enfant du pays…
Peu connu de ses contemporains et rejeté par de nombreux Langrois, Diderot ne connaît son heure de gloire que très récemment. Au cours du XIXe siècle, on découvre l’œuvre du philosophe, romancier, essayiste, conteur et critique d’art. Cette diversité le rend d’autant plus insaisissable et en perpétuelle contradiction avec l’image qu’il veut donner de lui. Sa ville natale ne lui pardonne pas son éloignement, ses propos provocateurs et offensants vis-à-vis de la religion et parfois de ses habitants. « Les habitants de ce pays ont beaucoup d’esprit, trop de vivacité, une inconstance de girouette. Cela vient, je crois, des vicissitudes de leur atmosphère qui passe en vingt-quatre heures du froid au chaud, du calme à l’orage, du serein au pluvieux. (…) La tête d’un Langrois est sur ses épaules comme un coq d’église en haut d’un clocher. Elle n’est jamais fixe dans un point ; et si elle revient à celui qu’elle a quitté, ce n’est pas pour s’y arrêter. Avec une rapidité dans les mouvements, dans les désirs, dans les projets, dans les fantaisies, dans les idées, ils ont le parler lent ».
Mais le philosophe aime profondément sa ville et son pays. Les liens qu’il entretient avec sa sœur Denise l’attestent ; l’amour qu’il porte à son père transparaît dans son œuvre, l’Encyclopédie devenant le manifeste politique, social, économique d’une société qu’il veut en mouvement, en opposition avec l’inertie intellectuelle qu’il a pu ressentir durant ses années de formation à Langres puis à Paris. La place qu’il accorde à la revalorisation de l’artisanat et des savoir-faire est en correspondance directe avec ses années de jeunesse passées à vivre au rythme de l’atelier de coutellerie et du commerce de son père. Source : Service patrimoine – Pays d’art et l’histoire.
De notre correspondante Angélique Roze