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Le dernier voyage de l'Amiral

Le dernier voyage de l’Amiral

Le dernier voyage de l'Amiral
Des anonymes, des habitants de Colombey ou des gaullistes de toujours, venus parfois de loin, étaient face au cimetière (©Aurélie Chenot).

C’est sous un soleil radieux que l’amiral Philippe de Gaulle, entouré de sa famille et des habitants de Colombey-les-Deux-Eglises, a rejoint sa dernière demeure, où repose depuis presque dix ans sa chère épouse Henriette. Ses derniers mots ont d’ailleurs été pour elle.

Le dernier voyage de l'Amiral
L’Amiral entre dans le cimetière de Colombey, qui sera sa dernière demeure (©Aurélie Chenot).

Le square qui fait face au petit cimetière paisible de Colombey s’était peu à peu rempli, en début d’après-midi, d’une foule d’anonymes, habitants de Colombey ou gaullistes de toujours, venus de Verdun, de Mulhouse et même de Suisse. Pas la foule des grands soirs comme en a connu Colombey en tant d’années, depuis l’acquisition de la Boisserie en 1934, mais tout de même de nombreux fidèles.

Le dernier voyage de l'Amiral
Habitants de Colombey ou gaullistes de toujours avaient tenu à être là (©Aurélie Chenot)

Le temps familial

Le père Bernard Auvigne, lors de sa bénédiction, a évoqué en quelques mots la personnalité de Philippe de Gaulle. « Notre frère a vécu depuis son baptême une longue vie riche de services et d’engagements : services de la France par son métier des armes et par ses engagements politiques et associatifs, service de sa famille (…) il vient de terminer cette vie terrestre et attend que vous continuiez son œuvre ». Etaient rassemblés autour de l’abbé et des deux porte-drapeaux de Colombey les quatre fils de l’Amiral – Charles, Yves, Jean et Pierre – ainsi que leurs épouses, six petits-enfants, et un de ses petit-fils. Il y avait également des petits-enfants de Boissieu, les descendants de la sœur de Philippe de Gaulle, Elisabeth.

Le temps de dire merci

Le dernier voyage de l'Amiral

Après la cérémonie, Jean de Gaulle a salué avec un geste de gratitude l’assistance, avant de remonter dans sa voiture. Yves de Gaulle et son épouse Laurence se sont en revanche longuement attardés, prenant le temps de remercier tous les habitants de Colombey, ceux qu’ils connaissent depuis très longtemps comme les autres, venus témoigner ou simplement apporter leur soutien à la famille de Gaulle.

De notre correspondante Aurélie Chenot

« De Gaulle après de Gaulle » : l’hommage de la France

Un hommage national a été rendu par la France à l’amiral Philippe de Gaulle, aux Invalides, ce mercredi, avant le transfert du corps vers Colombey-les-Deux-Eglises, où il reposera face à la tombe de ses parents et de ses sœurs.

Emmanuel Macron a présidé ce mercredi 20 mars aux Invalides l’hommage national à l’amiral Philippe de Gaulle, décédé à l’âge de 102 ans. Le président de la République a salué « le marin, le résistant, l’élu de la République », qui a tracé « son propre sillon » dans l’ombre immense de son père, le général de Gaulle.
L’hommage a été organisé dans la cour d’honneur des Invalides, institution créée sous Louis XIV pour accueillir les vieux soldats ayant servi la France. Une institution où Philippe de Gaulle, engagé dans la France Libre dès juin 1940, plusieurs fois blessé, et ayant terminé sa carrière en tant qu’amiral et inspecteur général de la Marine, était pensionnaire depuis deux ans.

C’est avant tout la mémoire du marin qui a été célébrée, avec les prestations émouvantes du bagad de Lann-Bihoué, l’entrée de son cercueil « au sifflet » comme il est de tradition d’accueillir à bord une haute autorité dans la Marine, et le survol de Rafale de l’Aéronavale. Le chef de l’Etat a rappelé l’engagement de Philippe de Gaulle dès le 19 juin 1940 dans la France Libre. « Le 18 juin 1940, il n’entendit pas l’appel du général de Gaulle. Et pour cause (…), il était déjà à bord du cargo qui l’emmenait vers l’Angleterre, vers son père et vers la résistance. »

« Connaître toutes les mers du monde et choisir la Seine pour dernier rivage »

Emmanuel Macron a retracé la vie de Philippe de Gaulle, né le 28 décembre 1921, marin dans les années 1940 à 1943 dans les batailles de la Manche et de l’Atlantique, puis enseigne de vaisseau dans les fusiliers-marins de la division Leclerc, avant d’être ensuite pilote dans l’aéronavale, notamment en Indochine.
«  Comme il est dur pourtant d’être de Gaulle après de Gaulle, d’en avoir l’allure, la voix, les gestes et de ne pas être lui ». Le président a évoqué la mission de mémorialiste de Charles de Gaulle incarnée par l’Amiral, qui a publié les “Lettres, notes et carnets”, puis “De Gaulle mon père”. La continuation en revient désormais à ses enfants et petits-enfants, indique Yves de Gaulle, l’un de ses fils, souvent présent lors des cérémonies à Colombey.
Avec cette cérémonie, c’est aussi l’un des derniers hommages à un héros de la Seconde Guerre mondiale, à l’heure où l’on célèbre cette année le 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération de la France.

Jean-Noël Deprez

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