Le Département recrute des assistantes familiales
En Haute-Marne, 470 enfants sont confiés au Département par les juges. Ils sont notamment accueillis au domicile des assistantes familiales. Pour faire face aux nombreux départs en retraite, le conseil départemental lance une campagne de recrutement.
La protection de l’enfance est au cœur des missions du conseil départemental. Dans ce cadre, le Département de la Haute-Marne se voit confier des enfants par les juges qui, pour différentes raisons, font le choix de les sortir de leur milieu familial. En ce moment, 470 enfants sont ainsi confiés au Département.
La collectivité a deux options : soit les placer dans des familles d’accueil, soit dans les maisons d’enfants à caractère social (Mecs). Le Conseil départemental de Haute-Marne souhaite que la majorité des enfants puissent être accueillis dans des familles d’accueil, « qui offrent un cadre familial sécurisant et bienveillant », estime le Département qui privilégie donc ce mode d’accueil.
Et ce sont donc les assistantes familiales qui accueillent au sein de leur foyer ces enfants, adolescents ou jeunes adultes. On parle souvent des assistantes familiales car ce sont principalement des femmes qui font ce métier mais il est ouvert bien sûr aux hommes.
Actuellement 172 assistants familiaux
Le Département emploie actuellement 172 assistants familiaux. Ils accueillent dans leurs foyers près de 350 enfants. Le nombre d’assistants familiaux diminue d’année en année car les départs en retraite sont nombreux. Le nombre d’enfants à placer, lui, ne diminue pas. Et si demain il n’y avait plus suffisamment de familles d’accueil ? La perspective de ce problème est bien appréhendée par le conseil départemental qui lance une grande campagne de recrutement. En espérant susciter des vocations.
Éléments sur le métier
Les assistants familiaux, appelés plus communément « familles d’accueil », accueillent leur domicile des mineurs ou des jeunes de moins 21 ans, dans le cadre de la protection de l’enfance.
Ils peuvent accueillir des enfants qui ont été confiés au Département soit à la demande de leurs parents, soit sur décision judiciaire, ou en qualité de pupille de l’État. En fonction de leurs situations familiales, ils peuvent être accueillis quelques mois ou plusieurs années.
La mission d’accueil familial est exigeante et suppose un réel engagement. Elle demande à être exercée avec professionnalisme, le bien-être de l’enfant étant au coeur des préoccupations de l’ensemble des professionnels », souligne le Département.
L’assistant familial accompagne l’enfant dans sa vie quotidienne et lui donne un cadre éducatif et familial. Il veille sur sa santé, sa scolarité, ses loisirs. Il l’aide à trouver ou retrouver un équilibre et à aller vers l’autonomie, en lui offrant des repères. En étroite collaboration avec les autres membres de l’équipe éducative, il l’accompagne dans ses relations avec sa propre famille et le prépare à un retour quand cela est possible.
C’est un métier qui engage toute la famille au quotidien, enfants comme adultes. Il est primordial que l’ensemble des membres de la famille adhère à ce projet.
Pour devenir assistant familial, un processus en quatre étapes
- Faire une demande d’agrément
La loi fait obligation à toute personne accueillant habituellement des enfants à son domicile dans le cadre de la protection de l’enfance, moyennant rémunération, d’avoir reçu un agrément délivré par le Président du Conseil départemental.
2. Obtenir un agrément d’assistant familial
L’attribution repose sur une évaluation sociale et psychologique, ainsi qu’une visite de l’habitation.
L’agrément est délivré pour 5 ans et renouvelable. L’attestation précise le nombre d’enfants que l’assistant familial est autorisé à accueillir. Le candidat peut alors postuler pour un emploi d’assistant familial auprès du Département.
3. Être recruté par le Département
Pour exercer au service de la protection de l’enfance du Conseil départemental, il convient d’adresser sa candidature par courrier la direction des ressources humaines.
Il faut impérativement posséder le permis de conduire B et disposer d’un véhicule et pouvoir proposer une chambre individuelle pour chaque enfant accueilli.
4. Suivre la formation qualifiante
Avant tout accueil d’enfants, l’assistant familial bénéficie d’un stage préparatoire de 60 heures qui a pour objectif de lui permettre de cerner son nouvel univers professionnel. Par la suite, dans un délai de 3 ans suivant l’accueil du 1er enfant, l’assistant familial reçoit une formation de 240 heures, financée par le Département, à l’issue de laquelle il a la possibilité d’obtenir le diplôme d’État d’assistant familial (DEAF).
*Sont dispensées de la formation de 240 heures, les personnes titulaires d’un diplôme d’auxiliaire de puériculture, d’éducateur de jeunes enfants, d’éducateur spécialisé ou de puéricultrice.
Pour obtenir des renseignements, les candidats peuvent s’adresser la : Direction de l’enfance, de l’insertion et de l’accompagnement social Service « Enfance, Jeunesse »
Courriel : pla@haute-marne.fr
Tél. : 03 25 32 87 04
Informations sur le métier et témoignages sur
www.haute-marne.fr/fr/les-missions/solidarite/enfance/devenir-assistant-familial/
Paroles d’assistantes familiales
Christelle Moussut : «chaque enfant doit avoir une chance»
Christelle Moussut était dans le commerce. Et elle a changé de métier il y a une douzaine d’années pour devenir assistante familiale. Travailler avec et pour les enfants, voilà ce qu’elle a toujours voulu faire. Donc, c’est par vocation et avec un vrai bonheur qu’elle est devenue assistante familiale. Trois filles sont accueillies au domicile des Moussut dont deux sœurs qui lui ont été confiées à leur naissance et qui, depuis, vivent «chez mamoune.» C’est comme ça que les filles appellent Christelle. Ce qu’elle aime dans son métier est très altruiste, « c’est de voir ce qu’il apporte aux enfants », dit-elle, très heureuse aussi de voir grandir les filles dans un cadre éducatif propice à l’épanouissement. C’est comme ça que Christelle entend son métier d’assistante familiale : tout mettre en œuvre pour que les enfants deviennent des adultes heureux et équilibrés. «Si c’était à refaire, je le referai», dit Christelle. Son métier exige, selon elle, beaucoup d’empathie, de patience et d’écoute. Pour elle, «chaque enfant doit avoir une chance.» Même si certains en ont manqué dès leur plus jeune âge.
Céline Clément