Le débardage à cheval alternative à la mécanisation
Pour la troisième fois sur les terres ancervilloises, l’ONF recourt à une méthode douce pour entretenir la forêt, le débardage à cheval, qui ménage les sols sensibles. Cette méthode d’exploitation écologique et économique est visible aux alentours du parcours de santé. Le débardage à cheval consiste à transporter des arbres abattus de leur lieu de coupe vers un lieu de dépôt provisoire. Cette méthode est utilisée pour certains travaux dans les milieux naturels fragilisés afin de les préserver au maximum.
Depuis le début du mois de juin, trois sociétés en co-traitance, Osmose de Pascal Trunkenwald (Courcelles-sur-Barrois), Les traits de Goulanssard de Pascal Guiot (Savonnières-devant-Bar) et Trait d’Argonne d’Isabelle Huguin (Futeau) œuvrent dans des parcelles de la forêt domaniale de Valtiermont, côté Brûly, à proximité du parcours de santé.
Quatre chevaux de trait éduqués rigoureusement vont ainsi extraire jusqu’à environ 440 m3 de bois, une rotation entre eux étant en place afin de les ménager. Leurs maîtres veillent. Il suffit de les écouter quelques minutes pour qu’ils vous transmettent leur amour pour l’animal. “Biche”, une jument trait comtoise de 5 ans, “Artiste”, “Goliath”, traits ardennais de 6 ans et “Caramel”, 4 ans, novice en la matière mais tout autant volontaire, sont impressionnants de calme, de souplesse, d’adaptation et de précision. «Cette coopération à trois nous permet de répondre plus facilement aux appels d’offres», précisent les entrepreneurs meusiens. «Nous pouvons réaliser des chantiers dans des délais plus courts, dans une sécurité rassurante et une convivialité appréciable puisque nous ne travaillons plus seuls.»
Jérôme Marais, l’agent patrimonial ONF, considère l’activité comme un complément, un soutien à l’exploitation forestière particulièrement intéressant : «Après avoir ouvert les cloisonnements (création de chemins) en automne 2014, les techniciens sont revenus exploiter les tiges martelées cet hiver par nos agents. Ces bois sont façonnés en une longueur de 5,50 m et donc débardés à l’aide du cheval au bord des cloisonnements, limitant ainsi les ornières et le tassement à l’intérieur du peuplement. Ce bois d’industrie sera ensuite débardé et empilé à l’aide d’un porteur forestier en bordure de route forestière. Les arbres, des grumes de bois d’œuvre, dépérissant ou en concurrence avec des chênes de qualité seront exploités à la fin du deuxième semestre. Des parcelles ne sont concernées que par l’ouverture de cloisonnement dans un premier temps».
Les exploitants ont la satisfaction d’avoir rempli leur carnet de commandes jusqu’à la fin de l’année. La traction animale forestière a de nouveau le vent en poupe.