Le CVB s’est montré patient
Après un duel qui s’est éternisé au fil des arrêts de jeu, samedi soir, le Chaumont VB 52 Haute-Marne aura finalement eu gain de cause à Rennes (1-3). Une victoire qui aura mis de longues heures à se dessiner, affichant les limites actuelles des débuts de l’arbitrage vidéo en France.
Près de trois heures de jeu pour quatre manches disputées : le match de samedi soir entre Rennes et le Chaumont VB 52 Haute-Marne a certainement battu des records de longueur. La faute essentiellement aux arrêts de jeu qui ont émaillé régulièrement la partie, notamment en faisant appel à l’arbitrage vidéo qui, lui aussi, aura rarement fait autant de siennes. Outre les possibles longueurs habituelles compte tenu de la qualité des images pas toujours très nettes, le duel aura également subi une première vérification impossible en début de match, car le système était mal connecté ; deux situations injugeables, la faute à des jambes de joueurs qui masquent l’action, entraînant de nouvelles longueurs pour tenter de trouver d’autres angles de caméras susceptibles d’offrir une interprétation plus juste. Il conviendra d’y ajouter une confusion en toute fin de match à la suite d’une erreur de la table de marque, et il sera très facile de comprendre l’énervement qui a gagné, petit à petit, le terrain et les tribunes.
Au final, les Cévébistes remporteront cette “guerre des nerfs” pas toujours facile à appréhender, par une meilleure capacité à conserver leur concentration, mais également un plus grand détachement face au contexte extérieur. Certainement le résultat de deux équipes qui vivent actuellement des destinées contraires, entre des Bretons qui cherchent à retrouver leur dynamisme de début de saison avec difficultés (cinq défaites sur les six derniers matches de championnat) et des Haut- Marnais qui, eux, restent accrochés à leur triple-quête de la saison (Ligue A, coupe de France et Ligue des champions).
Une différence qui tient également à la qualité d’un effectif autrement plus étoffé côté chaumontais. Ainsi, quand le “sept” de base rennais n’a pas changé depuis octobre, l’entraîneur du CVB 52, Silvano Prandi, lui, continue de gérer avec intelligence son groupe de treize joueurs, à l’image des titularisations de Martin Atanasov et de Kévin Rodriguez, peu utilisés trois jours plus tôt en Ligue des champions.
Le CVB 52 trouve les solutions
Sur le terrain, la différence de niveau est d’ailleurs imperceptible quant à l’efficacité de l’équipe. Trouvant des solutions dans les moments difficiles, comme dans le premier acte (28-30), les Chaumontais savent également profiter des failles adverses pour creuser l’écart très tôt, à l’image du deuxième set (15-25). Dans sa salle et devant ses spectateurs, Rennes perd alors totalement le confort de son habitat devant le jeu chatoyant du CVB 52, qui englobe assurance tactique, aisance technique et supériorité physique.
Si certains pouvaient regretter un léger relâchement du troisième acte (25-23), il convient de prendre en compte également la qualité de l’adversaire et le soutien des supporters qui peuvent également peser dans l’équilibre des forces. L’essentiel, comme le souhaite le coach italien des Chaumontais, « est de limiter ces temps faibles au maximum ». Et le quatrième set aura confirmé le message reçu par ses protégés (21-25).
L’équipe rennaise et ses supporters auront beau ressasser la fin de match et son contexte arbitral confus, les Chaumontais, eux, avaient déjà le regard tour- né vers la réception de Nice, dès demain soir à Jean-Masson, avec l’envie de confirmer ces trois points qui replace le CVB 52 dans le quatuor de tête.
Laurent Génin