Le CVB en panne d’essence
C’est le lot d’une saison aussi dense, le Chaumont VB 52 Haute-Marne n’a pas les armes pour s’éviter certains “coups de mou”. La défaite de mardi soir face à Nice (1-3), salle Jean-Masson, en fait partie. Elle peut, comme les autres jusqu’à maintenant, rester anecdotiques, à condition que les Cévébistes se reprennent rapidement.
La scène est représentative du désespoir chaumontais à la fin du match face à Nice, mardi soir, salle Jean-Masson. Tous les Haut-Marnais sont agglutinés autour du premier arbitre qui, déjà en bas de sa chaise, vient de siffler la fin de la rencontre et la victoire logique, sur l’ensemble de la soirée, des Niçois. En cause, un ballon jugé “porté” par les locaux, sur la relance azuréenne qui permet aux visiteurs de conclure l’échange sur l’attaque qui suit, et de prendre les trois points de la victoire. Après avoir annilhilé deux premières balles de match adverses sur les quatre en jeu, les Cévébistes s’accrochent alors à la qualité de service de leur capitaine, Baptiste Geiler, comme un naufragé à sa bouée qui veut croire au miracle.
Sauf que celui-ci n’aura pas lieu pour le Chaumont VB 52 Haute- Marne. A raison ou à tort, les protestations des locaux n’ef- faceront pas pour autant leur piètre prestation globale sur cette soirée, symbolisée par une incroyable statistique pour cette formation dont la dimension physique reste un atout majeur : un seul contre gagnants sur quatre sets disputés, du jamais vu !
Coup de fatigue, excès d’optimisme face à un adversaire déjà battu à deux reprises cette saison, en championnat comme en coupe de France ? La réponse est entre les mains des joueurs qui avouaient mettre en cause un peu des deux paramètres. L’absence de l’habituel passeur titulaire, Michael Saeta (petite contracture au mollet), dont le culot et l’explosivité ont certainement manqué dans ce duel, ne peut pas, en tout cas, à elle seule, justifier cette contre-performance. Ce serait injuste envers Martin Repak, à la baguette mardi soir, dont la justesse et la sérénité ont déjà très souvent servi les desseins du groupe cette saison.
Face à Nice, le mal était plutôt collectif, avec un manque d’entrain évident, une incapacité à donner ces coups d’accélérateur qui, souvent, offrent à cette formation chaumontaise la capacité d’élever son niveau de jeu.
L’ascenseur émotionnel
Il y a bien eu, mardi soir, ce sur- saut du deuxième set, marqué essentiellement par une plus grande qualité de service. Mais même durant cette période, les Chaumontais ont été incapables de placer un seul block gagnant, ne s’appuyant, dès lors, que, sur les failles de la réception adverse pour creuser l’écart, ainsi que quelques gestes défensifs bienvenus pour placer les contre-attaques. Mais dès que les Azuréens ont été en mesure de dompter les engagements haut-marnais, le jeu du CVB 52 s’est de nouveau totalement délité.
Pas sûr pourtant que les Niçois aient réalisé, eux, de leur côté, la plus belle prestation de leur saison. Sans impressionner, ils ont tout simplement attendu que l’orage passe, et avec la confiance emmagasinée au cours de leur désormais série de sept victoires consécutives, ont fini par trouver le geste juste au service et à l’attaque, avec un duo “Galabov/Bartos” qui a offert une parfaite complémentarité offensive avec le “pointu” Overbeeke, y compris dans des situations à “un contre trois” au filet.
La transparence des centraux et le manque d’influence sur le jeu de ses habituels meneurs resteront une énigme sur ce match. A passer fréquemment des matches à enjeu de la Ligue des champions à des duels plus communs en championnat, les Haut-Marnais sont peut-être également victimes de l’ascenseur émotionnel qui rythme leur saison. Reste à savoir si, cette fois, le mal est profond ou si, comme ils en ont l’habitude depuis le début de saison, les Chaumontais sauront immédiatement rebondir après ce genre de faux-pas. La réponse est pour samedi, du côté de Tourcoing. En attendant, le CVB 52, lui, retombe à la sixième place au classement, et souffle après les défaites, dans le même temps, de Toulouse, Tourcoing et Narbonne, qui ne permettent pas à ces adversaires de lui reprendre du terrain dans la course aux “play-off”. Il faut parfois savoir se contenter du minimum.
Laurent Génin