Le Conseil de développement territorial se jette à l’eau
Le Conseil de développement territorial a décidé de s’emparer de l’épineux sujet de la dévolution de la compétence Eau aux communes en 2026. Deux questionnaires ont été élaborés, un pour les édiles et un autre à destination de tous.
C’est un sujet qui, paradoxalement, apparaît comme très aride. Technique. Il est pourtant fondamental pour l’avenir du territoire et ses administrés, notamment eu égard aux traifs pratiqués. A compter du 1er janvier 2026, la compétence Eau, c’est-à-dire de gestion des réseaux d’eau, devra impérativement être transférée des communes vers les intercommunalités. Avec, en principe, des prix au m3 harmonisés. Un véritable casse-tête pour les édiles et les services des trois intercommunalités, qui commencent à préparer assidument l’échéance.
Structure consultative de la société civile rattachée au PETR du Pays de Langres, le Conseil de développement territorial (CDT) a décidé, de sa propre initiative, de s’emparer du dossier. « C’est un sujet qui inquiète énormément les maires, et qui a un impact de plus en plus important. On le voit avec les périodes de sécheresse accrue », explique Christophe Minoux, son président, qui précise qu’un groupe de travail œuvre à cet effet depuis près d’un an.
Compétence eau : une thématique qui fait des vagues…
Pour ce faire, le CDT a décidé de mettre en place deux questionnaires. Le premier, accessible en ligne et qui sera mis à disposition dans les mairies et les Maisons de service, est destiné à l’ensemble de la population jusqu’au 31 mai. Il vise notamment à identifier le degré de connaissance et les habitudes des usagers, à travers des questions telles que « Quelle est l’évolution de votre consommation depuis 10 ans », ou encore « D’après vous, qui finance votre facture d’eau ? ». Il a, pour l’heure, reçu 200 réponses. « Notre objectif est d’en avoir plusieurs milliers, pour avoir un ensemble réellement représentatif », indique Laure Serraille, membre du CDT.
Le second, quant à lui, s’adresse directement aux premiers magistrats des 168 communes du Pays de Langres. Avec des questionnements bien plus techniques, notamment autour des captations d’eau, des réseaux ou encore de la tarification. « Notre but est de collecter une véritable remontée d’informations, qui pourra ensuite être très utile, entre autres, pour les communautés de communes », précise Christophe Minoux. Le sujet apparaît comme extrêmement sensible. Au-delà de la perte de proximité pour régler un éventuel pépin, le transfert générera une harmonisation progressive des tarifs. « Les communes où les tarifs sont très faibles seront fatalement lésées », relève ainsi le président Minoux.
En attendant d’analyser les résultats de cette collecte, le CDT, en pointe sur le thème, organisera probablement des animations à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars, puis à la mi-mai.
Nicolas Corté