Le colonel Emmanuel Auzias, nouveau patron de la BA 113
Après deux années passées à la tête de la base aérienne 113, le colonel Tanguy Benzaquen a officiellement passé le témoin au colonel Emmanuel Auzias. Similaire à son prédécesseur, le nouveau numéro 1 de la BA 113 veut assurer une continuité et faire progresser les troupes.
« Je vous dirai juste deux choses : Allez dehors pour regarder la présentation aérienne, et prenez un verre pour boire un coup juste avant. » Tels ont été les premiers mots du colonel Emmanuel Auzias, devant les officiels et les militaires de la base aérienne 113 de Saint-Dizier.
Passation
Depuis le jeudi 31 août, il est officiellement le nouveau commandant – donc numéro 1 – du site militaire. Il succède au colonel Tanguy Benzaquen (lire ci-dessous) pour les deux prochaines années, comme le stipule le règlement. La cérémonie de passation – sur le tarmac de la base – a été l’occasion pour ce militaire quadragénaire de prendre son tout premier commandement : « C’est toujours un moment émouvant, même si on le montre pas. La toute première prise de commandement devant tout le monde, on essaye de profiter de l’instant le plus possible », confie-t-il à l’issue de cérémonie.
Originaire de Carcassonne – bien que l’accent a un peu disparu ce qu’il concède volontiers – il entre à l’École de l’air et de l’espace en 1999 : « J’ai fait un cursus de pilote de chasse standard, avant de me retrouver à Nancy-Ochey pendant sept ans », explique le colonel Auzias. Son parcours le mènera ensuite à Paris au sein de l’État major, avant qu’il ne retrouve la Capitale des Ducs de Lorraine « comme commandant d’escadron ». A l’issue de cette expérience, il intègre les ressources humaines à Tours, avant de retrouver la Ville lumière : « J’étais un peu dans la politicienne comme commandant des opérations de défense aérienne. Mais surtout dans l’interarmées air et marine, j’étais programmateur en armement sur les Rafale ».
Avant donc de se retrouver commandant de la base aérienne 113 depuis ce jeudi : « C’est un grand honneur de reprendre cette base, l’une des plus grandes de France, la seule qui fait encore toutes les missions stratégiques de l’Armée de l’air et de l’espace : dissuasion, politicienne, protection, intervention… », s’enthousiasme le nouveau numéro 1.
Continuité
Si Emmanuel Auzias parle du site militaire de cette façon, c’est parce qu’il le connaît bien : « Je me suis déjà posé plusieurs fois ici. J’étais ravi de mon passage à Nancy-Ochey, je sais déjà que je serai au moins autant ravi ici, à Saint-Dizier. »
Autre élément important, le militaire connaît très bien son prédécesseur, Tanguy Benzaquen. Comme le confiait ce dernier, « mon successeur avait déjà pris mon relais sur un autre poste. Je n’ai aucun doute qu’il va y arriver, j’ai confiance en lui et en l’équipe. » Optimisme partagé par le nouveau commandant : « Avec Tanguy, je sais qu’on partage la même philosophie. La continuité sera donc très facile à faire. » De la continuité donc, tout en ayant la volonté de participer à « la réalisation de missions dans un premier temps, et de faire en sorte que les aviateurs et personnels de la base puissent progresser. Cela concerne la formation mais aussi le fait de se sentir bien sur la base, c’est très important. »
Emmanuel Auzias a désormais deux ans pour le faire. Top chrono.
Louis Vanthournout
A la 4e escadre de chasse
L’autre changement de commandement opéré au cours de l’après-midi concerne la 4e escadre de chasse. Le lieutenant-colonel Christophe passe le témoin au lieutenant-colonel Thomas. Ce dernier est loin d’être un inconnu : un mois plus tôt, il était revenu de l’opération de grande ampleur Pégase 23, au cours de laquelle il s’était rendu en Indonésie, au Japon ou encore en Corée du Sud, pour échanger avec les forces alliées.
Le désormais nouveau patron de la 4e escadre de chasse a pris son premier commandement également sur le tarmac.
Le rêve américain pour Tanguy Benzaquen
Le colonel Tanguy Benzaquen a passé officiellement le flambeau ce jeudi 31 août, non sans émotion : « Se retrouver face aux troupes, le tour des équipes une dernière fois, ça m’a forcément fait quelque chose », explique-t-il, peu après la cérémonie.
Pour le militaire, c’est la fin de deux années « intenses, éprouvantes, à fond tout le temps », desquelles il ne gardera que de bons souvenirs. D’ailleurs, « c’est très difficile de n’en retenir qu’un seul en particulier », cherche celui qui a défilé sur les Champs-Élysées un mois et demi plus tôt. « Les missions, les rencontres… Je dirais quand même les journées portes ouvertes de la base aérienne (32 000 visiteurs en juin 2022). C’était un grand moment avec plein de gens. »
Lorsque Tanguy Benzaquen a été intronisé le 25 août 2021, il confiait parmi ses objectifs vouloir léguer une belle situation à son successeur, comme l’avait fait son prédécesseur. Alors, mission accomplie ? « Je l’espère bien, oui », répond-il en rigolant. « En tout cas, je sais que je laisse la base entre de bonnes mains, et j’ai confiance en toute l’équipe. Tout va bien se passer. »
S’il restera toujours « très attaché à cette base », le colonel aura moins le loisir d’y retourner. Et pour cause : direction les États-Unis, sur la base de l’Otan à Norfolk, où il œuvrera auprès du général français qui commande « l’un des piliers de l’Otan ». « Ce sera un rôle très différent de la base aérienne, où l’on est au coeur de l’action, on fait du concret au quotidien. Là je vais travailler sur les perspectives et prospectives de l’Otan, sur une échelle de 10, 20 ans. Mais on a l’habitude de changer de métier à chaque mutation. C’est aussi ça qui fait la richesse de ce métier », conclut Tanguy Benzaquen.