Le chêne à la cime du marché
La dernière vente de bois organisée par le CPF52, à Semoutiers, a permis d’atteindre des sommets en chêne et résineux. Le marché est particulièrement porteur même si le frêne et la trituration sont à la peine.
La semaine dernière, dès le coup d’envoi de la vente aux enchères de bois privé, les spécialistes se rendent compte que la demande est forte et que les prix, pour certaines essences, vont atteindre des niveaux élevés. Depuis la tempête de 1999, les organisateurs, CPF 52 et Groufor 52, n’avaient pas vu une telle fréquentation dans la salle des fêtes de Semoutiers. Les acheteurs étaient essentiellement du grand nord-est de la France et le retour d’entreprises absentes depuis plusieurs années est significatif.
Il faut dire que les Coopérateurs producteurs forestiers (CPF52) ont mis ce qu’il fallait sur la table : 91 lots et près de 30 000 m³ de bois. Une nouvelle fois, le succès franc et massif vient du chêne. Les 7 700 m³ ont quasiment été vendus avec, d’après Michaël Léotier, technicien, « des excès en prix ». Il pense à ceux partis pour 380 € le m³ et parle d’euphorie, de forte demande « encore supérieure aux attentes ». En 10 ans, le chêne a vu son prix augmenter de 40 % pour s’inscrire aujourd’hui dans une fourchette allant de 80 à 350 € le m³. Le haut de la fourchette correspond aux très beaux lots avec des arbres de 3 m³.
Cette envolée s’explique par la demande en tonnellerie et par des opportunités à l’export. Plus original : une société spécialisée dans la fabrication de cercueils s’est portée acquéreur d’un lot. Les plus belles pièces et les trois premiers mètres des arbres seront revendus pour faire des merrains. Le reste est gardé pour les cercueils.
Pour les 4 000 m³ de frêne, la vente a été plus compliquée avec « des lots qui se sont bien vendus et d’autres moins bien ». Les positionnements lors des enchères étaient plus rares sauf pour les lots « à portée de camion » pour lesquels la coupe et le débardage étaient déjà réalisés. En fait, le frêne est victime de deux phénomènes : la charalose (un champignon pathogène) qui oblige les propriétaires d’exploiter leur bois avant finition et la trituration qui se porte mal tout comme le bois d’industrie qui sert, par exemple, à la fabrication des meubles Ikea. Les plus belles pièces de frêne se sont vendues 50 € le m³. Celles de charme pour la trituration sont parties à 10 € le m³ sachant qu’un acheteur s’est positionné en faisant un pari sur l’avenir et la remontée des cours.
Les 2 000 m³ de hêtre se sont, quant à eux, bien vendus avec des prix allant jusqu’à 100 € le m³. Pour Michaël Léotier, « même des lots de l’an dernier sont partis. Nous n’avons pas connu cela depuis longtemps ». Il faut dire qu’un acheteur a poussé la vente. Ce bois va dans l’ameublement, les manches, les coffrets à vin…
Enfin, à l’exception d’un lot de 800 m³, 4 600 m³ de résineux ont trouvé des acheteurs avec une particularité : passé un certain diamètre, l’arbre perd de sa valeur. En fait, les machines en scierie ne sont pas équipées pour les gérer. Deux lots sont partis à 60 € le m³ et la moyenne est autour de 45 € sur les coupes à blanc. Ce bois se retrouve ensuite dans les charpentes, les chalets ou la construction.
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