Le Chaumont VB 52 HM toujours dans l’ombre tourangelle

Le Chaumont VB 52 Haute-Marne a une nouvelle fois perdu une finale à Tours (3 sets à 1), vendredi 13 octobre, lors de l’ouverture de la nouvelle saison. Une Supercoupe que les Cévébistes abandonnent pour la deuxième année consécutive (2022 et 2023), après l’avoir remporté deux fois (2017 et 2021).

Le Tours VB a creusé encore un peu plus l’écart sur son principal rival actuel qu’est le Chaumont VB 52 Haute-Marne. En remportant la Supercoupe, vendredi 13 octobre (3 sets à 1) face aux Cévébistes, les Tourangeaux ont décroché leur 25^e ti- tre national (neuf championnats, onze coupes de France et cinq Supercoupes), contre un total de quatre trophées pour les Haut-Marnais (un championnat une coupe de France et deux Supercoupes). Un fossé qui en dit long sur l’hégémonie de l’équipe d’Indre-et-Loire dans le volley français, pour une domination qui dure maintenant depuis vingt ans. Vendredi soir, les champions de France en titre ont de nouveau puni leurs “meilleurs ennemis” chaumontais, sans que leur victoire ne soit le moins du monde contestable, renforçant leur supériorité sur un CVB 52 qui, décidément, peine à se mettre en évidence, dès lors qu’il dispute une finale dans la salle Robert-Grenon. Après y avoir échoué en championnat (2019 et 2023) et en coupe de France (2019), il a de nouveau mordu la poussière sur ce match d’ouverture de la saison, abandonnant le trophée à leurs hôtes du soir.

Pourtant, les hommes de Silvano Prandi avaient entamé la soirée de la meilleure des manières. Lucides au service, efficaces à l’attaque et toujours aussi mordants en défense, Daniel McDonnell et ses coéquipiers dominaient dans les grandes largeurs leur adversaire (12-17). Mais s’ils devaient finalement remporter le premier set (27-29), le retour aux affaires des Tourangeaux, notamment grâce à la superbe entrée en jeu de Michael Parkinson, impressionnant au block et à l’attaque, rebattait les cartes pour la suite.

Un poil trop court pour le CVB 52

Des Tourangeaux qui, sans do- miner outrageusement la rencontre, imposaient notamment une puissance physique redoutable grâce à sa ligne de contre et au service. « Celui qui fera le moins de fautes directes risque de remporter ce premier match de début de saison », avait notamment prévenu l’entraîneur- adjoint haut-marnais de Tours, Thomas Royer avant la rencontre. Ses joueurs avaient compris le message.

Une efficacité au filet qui a sensiblement fait tourner le match en faveur des locaux, malgré pourtant une grosse présence défensive des Chaumontais. Mais le réalisme offensif, lui, n’a pas forcément été toujours à la hauteur, à l’image d’un Victor Cardoso pas assez décisif. Les derniers arrivants, Patrick Gasman et Niko Suihkonen, ont bien tenté d’apporter leur contribution, malgré un (très) court temps d’adaptation avec leurs nouveaux coéquipiers.

Les Tourangeaux, à l’effectif plus fourni depuis le début de la préparation, ont logiquement démontré plus d’automatismes, poussés par leurs supporters. Le défi se voulait un poil trop relevé pour le CVB 52 en cette période de la saison, qui s’inclinait notamment sur la plus petite des marges dans le quatrième set : le symbole de ce qui manquait aux Chaumontais pour espérer renverser la situation.

Laurent Génin

Le jeu et les joueurs du CVB 52

Joseph Worsley (1 att. sur 1, 1 cont., 2 ser., 4 fautes dir.) : Le nouveau passeur cévébiste s’adapte plutôt bien à son nouvel environnement. En vue lors des matches de préparation, il a de nouveau montré de la qualité sur ce premier duel officiel, malgré quelques imprécisions encore, notamment avec ses centraux. Mais il a déjà endossé un rôle de meneur intéressant pour la suite.
Daniel McDonnell (7 att. sur 12, 1 cont. 0 ser., 3 fautes dir.) : Le capitaine chaumontais sera précieux cette saison par son talent et son expérience. Il doit encore améliorer son entente avec son passeur, mais sa qualité de service et sa lecture du jeu resteront précieuses.
Victor Cardoso (5 att. sur 13, 0 cont., 0 ser., 5 fautes dir.) : Le Brésilien n’a pas été à la hauteur des attentes après ses prestations d’avant-saison. Mais il découvrait le championnat de France, la salle tourangelle et l’un des plus prestigieux de ses futurs adversaires. Ce premier test ne doit pas le décourager : il a le droit à un temps d’adaptation.
Patrick Gasman (3 att. sur 7, 0 cont., 0 ser., 1 faute dir.) : Aussitôt arrivé, aussitôt titulaire : l’Américain doit visiblement retrouver ses marques au sein de ce collectif remodelé.
HOMME DU MATCH : Filip Sestan (12 att. sur 19, 0 cont., 0 ser., 5 fautes dir.) : Il est des joueurs dont la discrétion n’est pas un point faible. Le Croate en fait certainement partie. Pas forcément “fort en gueule”, il apporte pourtant une belle stabilité et de vraies solutions offensives, sans oublier sa qualité de service : précieux.
Sebastian Closter (libéro) : L’Argentin a fêté son retour sous les couleurs chaumontaises avec une prestation intéressante, même s’il fut un peu plus bousculé en deuxième partie de match. Toujours très communicatif, il a, lui aussi, endossé sans souci son rôle de “patron” de la défense.
Patrik Indra (10 att. sur 25, 2 cont., 1 ser., 5 fautes dir.) : Le “pointu” du CVB 52 a parfaitement débuté son match, puis s’est heurté ensuite à une bonne lecture du “block” adverse, avant de sortir pour une crampe au mollet dans le troisième set, pour ne plus revenir en jeu.
Michael Marshman (4 att. sur 5, 0 cont., 0 ser., 0 faute dir.) : Le troisième central américain sait toujours répondre présent lorsque l’on fait appel à lui. Propre à l’attaque et au service, il a peut-être manqué d’un poil d’efficacité au contre.
Niko Suihkonen (7 att. sur 18, 2 cont., 2 ser., 3 fautes dir.) : Arrivé la veille au sein du groupe chaumontais, le Finlandais a surtout “surfé” sur son été en sélection pour tenter d’apporter de l’impact et de l’enthousiasme au jeu. De bonnes choses qu’il faudra confirmer et améliorer avec le temps, en travaillant avec ses nouveaux coéquipiers.
Pierre Tolédo (3 att. sur 11, 0 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Pas vraiment inspiré à l’attaque, l’ex-Tourangeau n’a pas eu le rendement escompté au filet, comme au service d’ailleurs où il avait fait merveille en matches de préparation.
Tom Liot : Une entrée en jeu dans le deuxième set que le deuxième passeur chaumontais a plutôt bien géré dans la distribution.
Julien Lecat : Le neo-Chaumontais est entré en jeu sur une position, sans avoir l’opportunité de toucher un ballon.

Fin de match prématurée pour Patrik Indra

La sortie de Patrik Indra aura-t-elle vraiment eu une incidence sur l’issue du match entre Tours et le Chaumont VB 52 Haute-Marne, vendredi 13 octobre, lors de la Supercoupe ? Rien n’est moins sûr…
Certainement que le collectif chaumontais s’en est trouvé quelque peu chamboulé psychologiquement et tactiquement et que, à “16-16” dans le troisième set, ce fait de jeu a pu profiter aux Tourangeaux qui, quelques minutes plus tard, avaient fait un “break” décisif pour le gain de la manche. Mais un retour du Tchèque aurait-il vraiment changé la physionomie du set suivant ? Nul ne peut le dire. D’autant que le sort de la rencontre ne s’est pas vraiment joué sur le plan offensif dans le dernier “round”, mais plus sur la qualité de réception et la relance avec, au final, un écart pour
le moins minime (25-23).
Victime d’une crampe au mollet gauche à la réception d’un saut sur une attaque, le “pointu” cévébiste a donc eu toutes les peines du monde à se relever et à se défaire de cette douleur qui le tenaillait. Parti aux vestiaires, puis revenu quelques minutes plus tard dans le “carré des remplaçants”, Patrik Indra est resté assis, se tâtant régulièrement le mollet, et visiblement inapte à reprendre le combat. La bonne nouvelle est que ce genre de mésaventure ne devrait pas l’empêcher d’être de retour, samedi, pour l’ouverture du championnat face à Saint-Nazaire, à Palestra.