Le Chaumont VB 52 règne en leader

Le Chaumont VB 52 Haute-Marne a redonné le sourire à ses supporters, samedi 3 février, en venant à bout de Nice (3 sets à 0) et en y ajoutant la manière, dans un match avec énormément de points gagnants et du spectacle.

Les équipes luttant pour le maintien ne pourront pas accuser le Chaumont VB 52 Haute-Marne de favoritisme. Samedi 3 février, Nice a ainsi subi le même sort que ses rivaux directs narbonnais et illacais lors de leur venue à Palestra quelques mois plus tôt : une défaite en trois sets. Un succès cévébiste qui a surtout servi à rabibocher un peu plus le public avec ses favoris, alors que ces derniers n’avaient pas encore offert la moindre victoire à ses fidèles supporters depuis le début de l’année 2024.

C’est donc chose faite… et bien faite. Forts de leur performance nantaise une semaine plus tôt en trois sets, les hommes de Silvano Prandi ont donc confirmé leur bonne forme actuelle face à des Niçois qui, pourtant, se sont efforcés de leur rendre la vie difficile… du moins le temps de deux sets. Il aura même fallu un sérieux brin de réussite aux Haut-Marnais pour boucler la deuxième manche sans encombre quand, bousculés par leurs opposants à l’abord du “money time” (20-20), ils ont repris la main de façon très chanceuse. Un service de l’entrant Daniel McDonnell avec la bande du filet (21-20), et une faute de filet adverse alors que l’attaque de Victor Cardoso était largement sortie des limites du terrain (22-20), offraient l’ouverture qu’il manquait jusqu’alors aux locaux pour boucler l’affaire.

Mais la victoire chaumontaise ne peut évidemment se résumer à ce passage finalement anecdotique, au regard de la prestation globale du CVB 52. Un match dont il faudra notamment retenir le taux de déchet minimum accordé aux Niçois par le camp cévébiste. Neuf fautes directes au total sur trois sets, dont un “zéro faute” sur la copie rendue dans le premier : difficile, dès lors, pour les Azuréens d’espérer grappiller quelques chose à Palestra.

Le spectacle en plus

Pourtant, les Méditerranéens avaient mis les arguments dans ce duel, dès le coup d’envoi, pour tenter de déstabiliser le leader. Avec ses cinq joueurs trentenaires (Javier Gonzalez 40 ans, Lazar Koprivica 32 ans, Rodney Ah-Kong 36 ans, Simon Hirsch 31 ans et Valerii Todua 31 ans), les visiteurs ont bien posé des problèmes à leurs hôtes. Au service d’abord (sur lesquels la réception haut-marnaise continue de montrer parfois quelques signes inquiétants), et au contre, où les “tentacules” de Rodney Ah-Kong font toujours mouche.

Des problèmes que le CVB 52 a toutefois solutionnés, notamment grâce au réalisme de son “pointu”, Patrik Indra, sur un nuage samedi soir. Le Tchèque s’est montré d’un réalisme insolent, trouvant des failles dans toutes les situations et sollicité également par un Joseph Worsley des grands soirs, tout en tech- nique et en lucidité, multipliant les bons choix offensifs.

Une résistance que les Niçois ont finalement relâchée petit à petit après l’issue du deuxième set, pour une fin de match à sens unique, où le spectacle s’est allié au plaisir dans la moitié de terrain cévébiste. Une fin de match qui a tourné à la démonstration, alors que les Chaumontais ont multiplié les feintes sur contre-attaques, avec un malicieux Niko Suihkonen à la baguette, sans oublier la série de services surpuissants de Patrick Gasman.

Les Niçois, eux, avaient déjà abdiqué depuis longtemps, préférant déjà passer à la réception de Narbonne dans une semaine, quand les Haut-Marnais, sur leur trône de leader, se rendront à Toulouse, toujours nantis de six points sur leur premier poursuivant tourquennois.

Laurent Génin

l.genin@jhm.fr

Patrik Indra était injouable !

Joseph Worsley (1 att. sur 3, 1 cont., 1 ser., 2 fautes dir.) : Le passeur américain a certainement été l’un des grands instigateurs de la victoire chaumontaise. Toujours très lucide dans ses choix, il a souvent réussi à “démarquer” ses attaquants pour les mettre en situation idéale. En réussite sur ses prises de risque, il a pris du plaisir à défendre, voire à attaquer.
Michael Marshman (4 att. sur 6, 0 cont., 0 ser., 1 faute dir.) : Peut-être le joueur le plus discret du match, pas forcément dans son rendement où l’Américain a parfaitement négocié ses actions, mais il a été moins servi qu’à l’habitude. Il a néanmoins participé à la réussite des siens grâce à sa qualité de service intacte.
Niko Suihkonen (8 att. sur 14, 0 cont., 0 ser., 0 faute dir.) : Pas toujours à la fête au filet face aux grands gabarits niçois, le Finlandais a pourtant montré énormément de malice sur certains ballons importants, prenant beaucoup de plaisir à multiplier les feintes, et se montrant plutôt solide en réception.
Victor Cardoso (13 att. sur 20, 0 cont., 1 ser., 2 fautes dir.) : Si le Brésilien a encore éprouvé quelques difficultés en réception, sur le plan offensif, il s’est montré plutôt à l’aise. Spectaculaire et efficace, il fut un point d’ancrage essentiel dans le jeu d’attaque du CVB 52.
Patrick Gasman (7 att. sur 10, 1 cont., 1 ser., 2 fautes dir.) : L’Américain est revenu à son meilleur niveau et c’est toute son équipe qui en tire les bénéfices. Réaliste à l’attaque, même s’il peine encore à trouver le bon timing sur les passes courtes, il a beaucoup travaillé au “block” et a haussé le ton sur ses engagements, à l’image de sa série de six services en fin de troisième set, qui a définitivement tué
le suspense en fin de rencontre.
Sebastian Closter (libéro) : Depuis quelques matches, l’Argentin n’est plus tout aussi efficace en réception, même s’il tient encore la baraque face aux “gros” serveurs adverses. En défense, en revanche, il est toujours souvent bien placé et mobile quand il le faut, avec des relances plutôt intéressantes.
HOMME DU MATCH : Patrik Indra (20 att. sur 24, 0 cont., 2 ser., 1 faute dir.) : Quand il joue à ce niveau-là, le Tchèque prouve qu’il est bien l’un des meilleurs “pointus” du championnat : pas toujours le plus spectaculaire (quoi que), mais au réalisme impressionnant. Face à Nice, il a évolué sur une autre planète, marquant des points dans toutes les situations, y ajoutant sa superbe qualité de service : de la bombe !
Daniel McDonnell (1 ser., 1 faute dir.) : Une entrée au service en fin de deuxième set qui a permis à l’Américain d’offrir un “break” décisif à son équipe, avec notamment un “ace” marqué avec la bande du filet.

Le fait du match : Une prestation sans faute… ou presque

C’est avec une incroyable propreté dans le jeu que le Chaumont VB 52 Haute-Marne a rempli sa mission, samedi 3 février, face à Nice, dans son Palestra (3-0). Avec seulement neuf fautes directes de commises en trois sets, les Cévébistes ont réalisé une prestation “majuscule” sur le plan tactique, aidé parfois, il est vrai par un brin de réussite. Mais le premier set bouclé en 47 points au total (25-22), sans le moindre cadeau offert directement aux Azuréens de la part des Chaumontais, est le symbole de cette efficacité qui s’est poursuivie dans la durée. Quand une équipe ne commet aucune erreur, il est difficile de résister : CQFD !