Le chaudron parlementaire – L’édito de Patrice Chabanet
La question devient existentielle ; le gouvernement Borne résistera-t-il à la motion de censure ? Les derniers pointages deviennent aléatoires. C’est fifty-fifty… Etonnamment les experts qui occupent les plateaux de télévision se refusent à désigner qui remportera ce combat ultime. On espère seulement, pour l’image de la démocratie, que les chahuts des séances précédentes laisseront la place à un peu plus de sérénité.
Tout dépendra de la porosité entre la rue et l’enceinte parlementaire. En attendant, la violence se déploie place de la Concorde et sur les grands boulevards. Les adversaires de la réforme à l’Assemblée s’en tiennent aux provocations verbales et aux vociférations.
Pour le moment, les oppositions ont reçu le renfort de l’opinion publique largement braquée contre la personne d’Emmanuel Macron et le chiffon rouge du 49.3. Mais elles doivent rester vigilantes. La remise en cause de certaines épreuves du bac peut s’avérer improductive chez les lycéens et leurs parents. Le bac reste un passage important dans la vie d’un jeune, un rite initiatique qui ne veut pas dire son nom.
On saura dès ce soir dans quelle direction se dirigera le second quinquennat du chef de l’Etat. Qu’Elisabeth Borne soit contrainte ou non de démissionner, au vu des resultats de la motion de censure, une nouvelle page s’ouvrira dans la Ve République. Recomposition de la classe politique ou redéfinition d’une nouvelle stratégie. Restera l’épais dossier des retraites, un mistigri que se refilent les différentes majorités.