Le chat et la souris – L’édito de Christophe Bonnefoy
Entre le chef de l’État et les Français, c’est un peu le jeu du chat et de la souris. Tout comme avec les syndicats.
On attendait ce jeudi Emmanuel Macron au château de Joux, dans le Doubs, pour y commémorer l’abolition de l’esclavage. Il a pris un malin plaisir à surprendre son monde en apparaissant d’abord comme par magie sur un marché de Dole, dans le Jura. Pour couper court à toute velléité de manifestation ? Va savoir. On ne peut en tout pas lui enlever le courage d’aller affronter la colère directement où elle s’exprime. Ses réponses ne peuvent à l’évidence pas convaincre ceux qui sont les plus remontés. Mais, au moins, répond-il concrètement à ceux qui lui reprochaient de ne pas sortir de sa tour d’ivoire.
Ce samedi, c’est une autre partie qu’il jouera. Avec les syndicats cette fois – allez, aussi avec une grande partie du public du Stade de France, avouons-le -. Si l’affiche de la finale de la coupe de France de football ne fait pas forcément rêver – pardon aux supporters de Nantes et Toulouse , la soirée promet néanmoins d’être animée, pas que sportivement parlant. La CGT a ainsi annoncé vouloir distribuer 30 000 cartons rouges et 10 000 sifflets aux abords de l’enceinte sportive. L’idée : se faire voir et entendre à des moments-clés du match pour, encore et toujours, protester contre la réforme des retraites.
On peut sourire. Il faudra tout de même se méfier de l’initiative, certes bon enfant, dans un contexte particulier et en présence du Président. On se souvient du fiasco sécuritaire de la finale de la coupe des Champions. On sait, aussi, que les supporters ont parfois vite fait de s’enflammer, mais pas de la meilleure manière qui soit… Un coup de sifflet par ci, un carton rouge par là… pourraient parfaitement pourrir l’ambiance…
D’ailleurs, ça n’est pas un hasard si 3 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour l’événement. Mille de plus que le soir de la finale européenne.