Le chantournage, plus qu’une passion

Bricolage. Gérard Zender est originaire de Moselle. Ce Langrois a de l’or dans les doigts. Passionné depuis l’adolescence par le chantournage, il propose ses objets féeriques pour enchanter les fêtes de Noël. Rencontre.

Gérard Zender dessine, découpe, colle… Le bricolage, c’est sa seconde nature. Originaire de Moselle sa vie professionnelle n’a pas été sans rebondissements. « J’habitais près de Thionville à côté de la frontière luxembourgeoise. J’ai commencé à travailler en 1959, dans les mines de fer à l’entretien dans le village de Rochonvillers », explique Gérard. Et de poursuivre : « C’était un travail difficile mais moins que les mineurs, je réparais les machines une fois par semaine au fond, sinon j’étais de jour à l’atelier. »

En 1982, il est licencié économique quand la mine ferme. L’année d’après, il retrouve un emploi dans l’usine Sollac à Florange. « Dans cette usine je travaillais aux expéditions, je chargeais les bobines de laminés dans les wagons qui partaient dans le monde entier. »

Une passion familiale

Puis en 1990, Gérard Zender doit prendre sa pré-retraite. Il a 50 ans. Le chantournage arrive très tôt dans sa vie. Doué pour le bricolage ce touche-à-tout s’est toujours exercé à l’art du fer forgé, à la récupération et création de meubles et autres objets pour améliorer le quotidien.

A l’adolescence, Gérard passe souvent voir son grand-père maternel. Nous sommes dans les années 50. « Il faisait du chantournage, après les heures de travail. A l’époque, il découpait tout à la main, il n’y avait pas de machine. » Gérard a 13 ans. « Voyant que je semblais intéressé il m’a offert une scie et une planche à encoches pour découper sans toucher la table. »

Une révélation. Gérard chantourne pendant son adolescence, puis arrive le temps des bals et des sorties ! « J’ai tout rangé, je n’avais plus envie de rester à la maison ! » Un mariage et trois enfants font son bonheur. Puis il y a une quinzaine d’années Gérard arrête définitivement le travail du fer forgé : « Je tordais à froid cela devenait trop dur. »

Il se rappelle alors de sa première passion et rachète le matériel nécessaire pour recommencer. « J’ai gardé la même technique que mon grand-père », explique l’artiste qui dessine tous ses plans.

Exposer à Noël, un rêve

Soucieux de la qualité, Gérard traverse la frontière afin d’aller chercher des planches de bouleau au Luxembourg. Assemblées, de 0,5 mm chacune, ces dernières sont très résistantes et ne cassent pas et sont introuvables en France. « Elles me permettent d’effectuer des ciselures plus fines. » Gérard travaille avec des plaques entre 1,5 et 3 millimètres, et fourmille d’idées. Son rêve ? Exposer au marché de Noël, à Chalindrey plus précisément. Ainsi, ses proches ont dans l’idée de lui offrir une machine, chose faite à Noël en 2006. Scier à la main est vite fatigant. « Je ne m’en suis jamais servi. » Au placard !

Gérard travaille uniquement à la main. De ses doigts habiles prennent forme lanternes, crèches et ses santons, luges à suspendre dans le sapin. Mais aussi de magnifiques scènes de vie. Un chien près du feu de cheminée par ci, des enfants jouant aux boules de neige par là, églises et ambiances enchantées prennent vie et tout est illuminé.  Les cloches sous verre et les autres créations de Gérard sont habillées de décors féeriques pour rendre les fêtes encore plus magiques.

De notre correspondante Laetitia Margérard