Le carnet de guerre d’un pilote de la Der des der

Professeur d’histoire membre de la Société historique et archéologique de Bourmont, Christian Wagner a retranscrit et présenté le journal de guerre de Georges Villa, artiste bien connu à Illoud.

On connaissait le dessinateur de talent. Mais Georges Villa (1883-1965), c’était également un officier français, un pilote d’aéronef et un chroniqueur hors pair, par la plume et le pinceau. Dont le carnet rédigé au jour le jour pendant la Première Guerre mondiale vient d’être publié en septembre 2022 par une maison d’édition vosgienne, en collaboration avec la Société historique et archéologique de Bourmont (Shab).

Lui-même membre de la Shab, Christian Wagner, professeur d’histoire-géographie qui a retranscrit et présenté ces écrits, connaît bien la famille Villa. « Georges Villa a longtemps vécu à Illoud où il s’est marié, il y possédait une maison de vacances, et sa fille Nicole a présidé la société », explique l’enseignant. 

Témoignage rare

C’est à la suite de la vente de la propriété Villa – la petite fille de l’artiste vit aux Etats-Unis – que la Shab s’est vue confier les archives familiales, et notamment ce journal de guerre écrit par l’officier, ainsi que 200 photos, dessins et illustrations datant de cette période. Auteur notamment d’une étude sur les combats de Bourmont de juin 1940, Christian Wagner s’est attaché à proposer cette masse documentaire au grand public. « Edhisto est un éditeur de référence sur la guerre 14-18, il a été emballé par ce document qui est le premier carnet de guerre d’un chef d’escadrille publié en France », souligne-t-il.

50 % de pertes

D’abord officier d’infanterie, Georges Villa, fils d’un général, avait été blessé à deux reprises à la cuisse. Ce qui l’avait conduit à se tourner vers l’aviation naissante, comme pilote, comme commandant d’escadrilles, comme adjoint au directeur d’une école de pilotage. Durant le conflit, le capitaine Villa s’était spécialisé dans le réglage des tirs d’artillerie. « Si les pilotes ont subi 30 % de pertes, pour les observateurs, c’était 50 % », rappelle Christian Wagner, qui ajoute que l’artiste né dans la Meuse est également l’auteur d’écrits toujours inédits sur des séjours effectués en Russie, en 1906 et juin 1914. De quoi sans doute donner d’autres idées de publications.

L. F. 

« Au-dessus de la tranchée. Carnets de guerre d’un chef d’escadrilles. Georges Villa raconte et dessine sa guerre (1914-1919) », Edhisto et Shab.