Jean-Claude Volot : « Les sportifs, ça n’a jamais la gueule de travers »
Le capitaine d’industrie Jean-Claude Volot, aujourd’hui maire d’Auberive, revendique avoir découvert d’une manière empirique que le sport le rendait plus résistant. Plan moral compris. Aujourd’hui, il privilégie toujours des recrues sportives. Impliquées dans la vie associative, aussi.
« J’ai eu une vie de sportif ». Tombé dans le sport dès sa jeunesse haut-marnaise, Jean-Claude Volot pratique notamment l’haltérophilie. Il tâte aussi du ballon ovale à Clamart (Hauts-de-Seine). Revenu sur ses terres natales, où il est maire d’Auberive, le patron du groupe DEMGY (ex Dedienne Mutiplasturgy Group) a animé une table ronde sur le mieux-être en entreprise samedi 13 novembre à la maison de Courcelles -une initiative de Stéphane Halgand, conférencier à la fédération française du sport d’entreprise. « À la différence de Stéphane, j’ai découvert les vertus du sport au travail de manière empirique ».
Poids de l’engagement sportif dans un CV
« Dans les années 70, je mesurais le bien-être que le sport m’apportait : une capacité de résistance au travail ». Alors que les championnats corporatifs démarrent, Jean-Claude Volot va plus loin, en construisant une salle de sport « dans l’usine ». Le sport le fait se sentir bien par des mécanismes communs à tous n’est-ce pas, l’entreprise s’en portera mieux. « Les sportifs, ça n’a jamais la gueule de travers ». Aujourd’hui, il soumet toujours le choix ultime des candidats à l’embauche à leur engagement sportif. Associatif, aussi, pour leur sens de la vie en commun.
« Intérêts concomitants »
« Je ne vais pas faire le saint homme. Moi, je cherche toujours les intérêts concomitants ». Si le sport a des vertus pour les salariés, elles profitent conjointement à l’entreprise. Le sport finit par être la marque de fabrique de son personnel et un facteur de réussite économique. Pérenne par-dessus le marché. « Quand vous développez une entreprise sur ces bases, inévitablement, ceux à qui vous avez inculqué la pratique sportive recrutent des gens qui leur ressemblent ». Dans son établissement de Pacy-sur-Eure, le patron a également intégré la pratique artistique, dès la fin des années 80. En louant pour un euro symbolique un hangar à des artistes parisiens, chauffage compris. En contrepartie, ceux-ci devaient initier à l’art « tous les enfants du monde rural ».
« La marche à pied contre le burn-out »
« J’ai toujours eu environ 1% d’absentéisme quand, dans l’industrie, il est en moyenne à 4 ou 5% ». Et, côté productivité, « on atteignait + 15% dans mes usines ». Mises bout à bout, ces vertus du sport étaient sonnantes et trébuchantes. « Le résultat s’en ressentait ». Le sport… c’est la santé, et si elle est bonne, « c’est le plaisir au travail et la performance ». Aujourd’hui, Jean-Claude Volot projette d’introduire la diététique dans son groupe. « Contrairement aux esprits chagrins, je juge la nouvelle aspiration à prendre soin de sa santé positive ». Il est en revanche plus réservé sur les effets de la relaxation. « Si ça permet de relativiser les problèmes, ça ne les résout pas. C’est bien, mais c’est court ». Pour sa part, il opte pour un autre remède. « Contre le burn-out, c’est tout con, mais je préfère la marche à pied ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr