Humeur de Frédéric Thévenin – Le bruit des bottes en caoutchouc
Humeur. En considérant Poutine comme fou face à l’escalade qu’il promet au niveau mondial, c’est le dédouaner d’actes inqualifiables qui doivent être traduits devant les tribunaux internationaux. L’homme n’est, hélas, pas fou. Sa stratégie est planifiée depuis son arrivée au pouvoir en Russie rêvant toujours et encore d’une Grande Russie.
Pas fou mais isolé sans connaître la réelle dimension de ses propos et la réalité de son pays, il surestime son armée, le dévouement de sa population et surtout l’état de son économie.
En agriculture, à titre d’exemple, tout était prévu à la fin du siècle précédent. Ainsi, des fermes laitières gigantesques ont été créées à grands renforts de subventions. Des vaches haut-marnaises ont d’ailleurs rejoint les plaines de Russie à cette occasion.
Depuis les années 2000, Poutine a également, dans une volonté de souveraineté alimentaire, augmenté considérablement les surfaces cultivées. Le nord de la Russie a changé d’aspect et, ainsi, la production en blé annuel est passée de 36 millions de tonnes en 2000 à 90 millions de tonnes cette année.
L’idée était sans doute bonne mais elle se heurte à un principe de réalité au moment où les envies guerrières de Poutine s’enflamment. En s’isolant du reste du monde et même des Chinois, la Russie n’a plus accès à des matériels indispensables à l’agriculture. Il est bien beau d’avoir du gaz mais pour récolter, sécher et conditionner les céréales, il faut des composants électroniques. Ils lui font aujourd’hui cruellement défaut.
En agriculture, la Russie est en train de se noyer sous les céréales et le lait. L’embargo fonctionne et face à ce dictateur aux bottes en caoutchouc, il faut tenir et faire bloc. La guerre est aussi celle des nerfs.
Frédéric Thévenin
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