Chasse : le bonheur de renouer avec la tradition de la Saint-Hubert
Tradition. Après deux ans d’absence à cause du Covid, la Saint-Hubert à Arc-en-Barrois reprend vie ce week-end. Ce samedi, en fin de journée, il y avait du monde aux abords du château pour la traditionnelle présentation du tableau de chasse.
Vendredi soir, la vente aux enchères a été un succès. Samedi, l’affluence était aussi au rendez-vous de cette 23e édition de la fête de la Saint-Hubert à Arc-en-Barrois. Quel plaisir partagé par tous les visiteurs de renouer avec cette tradition.
Cette année, les bénévoles d’Arc-Saint-Hubert, association organisatrice de la manifestation, ont remis le bleu de chauffe et repris du service.
C’est le maire d’Arc-en-Barrois, Philippe Fréquelin, qui a repris la présidence de l’association à la suite de Christophe Cromback qui la dirigeait depuis 2005.
La fédé et son cinématir
Difficile, après cette pause forcée de deux années, de faire revenir les exposants, « nous en avons un peu moins que d’habitude », confirme Viviane Petit de l’association. Néanmoins, quelque 25 exposants sont là tout le week-end et permettent aux visiteurs de se faire plaisir en achetant fromages, vins, bières, champagne, du gibier bien sûr et autres charcuteries sans oublier quelques beaux produits d’artisanat. A noter que la fédération des chasseurs est aussi présente et met à disposition du public son cinématir prisé des adultes mais aussi des jeunes.
Les honneurs au gibier
Alors que la fête conviviale côté chapiteau bat son plein, le tableau de chasse est en train d’être installé à l’extérieur. Là aussi, un peu moins de bêtes que d’habitude, « il n’y a pas de cerf cette année », commente un connaisseur mais la chasse du jour permettra quand même au public, chasseurs ou non, d’assister à la cérémonie des honneurs rendus par les disciples de Saint-Hubert au gibier. Une cérémonie rythmée par le rallye trompes franco-allemand Moselle-Sarre fidèle à l’événement haut-marnais et accompagné ce samedi par le débuché de Nancy. « Messieurs, découvrez-vous » Tel le veut la tradition avant que les sonneurs ne rendent les honneurs aux animaux.
La chasse a des soutiens
Mal aimée, « oui nous vivons des moments difficiles », concède le président des chasseurs Thomas Corvasce, la chasse a encore du sens ici « dans l’un des plus beaux massifs forestiers de France », a complété Philippe Fréquelin qui estime qu’aujourd’hui un « équilibre » a été trouvé entre le Parc national « que nous voulons comme un modèle de vivre ensemble » et la chasse.
Un avis repris par le président du Parc national, Nicolas Schmit tandis que Nicolas Lacroix, président du Département, Bruno Sido, sénateur et Christophe Bentz, député ont dit au peuple des chasseurs, « amoureux et défenseurs de la nature » qu’il pouvait compter sur eux pour défendre la chasse et plus globalement l’art de vivre dans les territoires ruraux.
La 23e édition de la Saint-Hubert se poursuit toute la journée de dimanche.
C. C.
François Jehlé : « une kyrielle d’interdictions »
S’il en est un qui ne digère pas bien l’implantation du Parc national en tout cas ses répercussions sur la chasse, c’est François Jehlé. Dans la réserve intégrale, qui existe depuis le 1er avril, « et ce n’est pas un poisson », a-t-il dit, « une des premières mesures a été de déclarer la chasse interdite, seule la régulation est possible », a-t-il rappelé, « bien sûr, en septembre, l’accès a été complètement interdit pour que les cerfs puissent enfin bramer car les hommes troublent les ébats amoureux des cerfs. Donc plus de champignons, plus de brame, plus de chasse », a-t-il glissé. « Non ce n’est pas une mise sous cloche mais une kyrielle d’interdictions avec la mise en place d’un abattage sous forme de régulation », déplore François Jehlé heureux de voir du monde assister aux honneurs rendus au gibier en rappelant que cette chasse, à Arc, se pratique depuis 42 ans. « Nous aimons la chasse et nous continuerons à la faire vivre », a conclu François Jehlé.