Le billet d’humeur des Jeux : An queue de poisson
Pour un nageur, finir en queue de poisson, c’est moche. Et pour un nageur de la trempe d’Alain Bernard, unique champion olympique français sur 100 m nage libre (Pékin, 2008) et multiple médaillé par ailleurs, c’est encore plus dur à avaler. Hier, le mastodonte tricolore a tiré sa révérence dans les coulisses du centre aquatique londonien, écarté par l’encadrement de la finale du relais 4 x 100 m nage libre. Dans la course au résultat, la place accordée aux choix humains est réduite.
Elle a privé, hier soir, Alain Bernard, de la sortie qu’il méritait pourtant.Décidément, ce rendez-vous londonien sent la passation de pou-voir. A 26 ans à peine, Laure Manaudou a pu mesurer hier que les années avaient passé depuis son sacre olympique à Athènes, en 2004, et que les temps avaient changé. Recalée en séries. 22echrono en 1’01 »03, soit une seconde de plus qu’aux championnats de France en mars, où elle avait décroché sa qualification à Londres. Un gouffre à ce niveau, même si la championne française, maman depuis deux ans et tournée vers d’autres priorités, s’attendait à souffrir face aux meilleures.
C’est désormais devant qu’il va falloir regarder. Faire confiance à la plus jeune génération des Muffat et Agnel, sans jamais oublier ce qu’ont apporté à la natation française Alain Bernard, Laure Manaudou, mais aussi Frédérick Bousquet, absent de Londres, et Hugues Duboscq, qui ne sera aligné qu’en relais et mettra un terme à sa carrière après les Jeux. Une page se tourne.
D. C.