Le bastion oublié de Sous-Mur

Les travaux sur les différentes brèches des remparts à Sous-Murs ont pu mettre à jour un bastion oublié dont la restauration est une réussite. Il fera l’objet d’une visite guidée dimanche 17 septembre à 11 h avec David Covelli dont l’ouvrage militaire mérite d’être redécouvert.

C’est une belle (re)découverte. Et c’est à mettre au crédit à la première phase des travaux pour la restauration des remparts. Cette première tranche concerne les remparts situés au-dessus du Champ des Sœurs dans le quartier de Sous-Murs. Plusieurs brèches ont été effacées, le réseau d’évacuation d’eau pluviale du quartier de la cathédrale a été repris et redimensionné.

Mais il y a eu également ce travail sur le bastion. Un ouvrage oublié avec le temps, envahi par une végétation dense. «On avait perdu de vue ce bastion qui était devenu un terrain vague. On l’avait perdu de mémoire même si les Hallebardiers l’ont utilisé une année pour une scène» rappelle David Covelli, responsable du service Pays d’Art et d’Histoire du PETR du pays de Langres.

Si l’ouvrage est connu, en revanche ce qui ne l’était pas c’est son fonctionnement. Et lors de la restauration, l’entreprise Charpentier PM est tombée sur ce qu’elle pensait être un amas de gravas. « Il existait un vide historique sur l’ouvrage. Nous nous sommes rendus aux archives du Génie militaire à Paris. Nous y avons découvert quatre versions différentes », explique Antoine Chapuis du cabinet d’architecte Bortolussi. En fait les gravas étaient les vestiges des banquettes pour l’artillerie. Et avec cet indice, le cabinet d’architecte a pu identifier le plan de construction.

Une ouverture exceptionnelle

Et il fait partie intégrante de l’histoire de la ceinture fortifiée langroise.  En 1832, le Génie rachète à la Ville les fortifications. En 1843, les travaux sont lancés avec la Tour Saint-Ferjeux. En 1854, le Génie s’attaque à Sous-Murs.

«C’est une enceinte que le Génie n’apprécie pas. Elle a un souci de mise en défense. Le Génie décide alors de construire deux bastions. Le premier est au pied de la porte Henri IV. C’est là où se trouve l’accès au parking Sous-Bie à pied. Et le second est situé au Nord et il est deux fois plus grand. Ces deux bastions prennent en enfilade le quartier de Sous-Murs en étant indépendant. Les travaux ont restitué la banquette de tir d’artillerie ainsi qu’un parapet de mousqueterie», explique David Covelli.

La remise en état est du plus bel effet. La dame, cette petite tour qui est un obstacle posé sur une enceinte, a été dégagée de sa gangue végétale. Les banquettes ont été reconstituées et l’enceinte a été aérogommée. Le résultat est superbe. Il mérite d’être visité.C’est ce qui est proposé dimanche 17 septembre à 11 h. L’endroit n’est pas ouvert au grand public car pour y accéder il faut passer par des escaliers dont l’entrée est située au pied du Sacré-Cœur.

A termes, un canon sera installé sur la banquette afin d’illustrer l’organisation du bastion qui désormais veille sur la ville.

Ph. L.